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Posté le 30/05/2012 à 13h16 par Nicky

Législatives 2012: les défis à relever dans un ...


C’est dans les locaux de Var-matin à Toulon que s’est déroulé, hier matin, le débat entre les « poids-lourds » en lice dans la 7e circonscription. Le débat était animé par Sophie Boudet, directrice départementale de Var-matin, Mireille Martin, reporter en charge de la politique départementale, Catherine Hénaff-Blanchard, Karine Michel et Marielle Valmalette, journalistes de l’agence de La Seyne (Photo: Dominique Leriche)
Débattre : l’exercice n’est déjà pas simple au sein d’une même famille politique. Les quatre principaux candidats en lice dans la 7e circonscription ont cependant accepté de s’y plier, mardi matin. L’homme fort de l’UMP, le député briguant un nouveau mandat Jean-Sébastien Vialatte, le jeune « parachuté » Ladislas Polski, candidat MRC, le dynamique Frédéric Boccaletti pour le Front national et... « Le Sage » Arthur Paecht, candidat divers droite

Tous ont exprimé leur point de vue, parfois même partagé des idées malgré leurs différences fondamentales. Ils ont avant tout veillé à répondre aux interrogations des habitants en termes d’emploi, de logement, de transports... Et de dette publique de l’Etat. Compte rendu.

Transports : la LGV est-elle indispensable ?

Le développement de la région passe-t-il par la création d’une ligne à grande vitesse ? Le projet, estimé entre 20 et 23 milliards d’euros, n’est-il pas trop coûteux ?

Arthur Paecht : « Je suis opposé de la manière la plus formelle qui soit à ce qui s’appelle LGV. Le TGV existe. Gagner 10 minutes pour rejoindre Paris n’a pas de sens. Il y a nécessité, pour le fret, de relier l’Espagne à L’Italie. Une ligne passant au nord avec une navette vers les villes suffirait. »

Jean-Sébastien Vialatte : « Je partage l’avis d’Arthur Paecht. Je me réjouis de l’abandon du tracé dans le vignoble. Nice a besoin d’une ligne, l’aéroport étant saturé. La ligne doit être la plus directe possible sans passer par Toulon. L’implantation de la gare TGV à La Seyne doit rééquilibrer l’aménagement du territoire. »

Frédéric Boccaletti : « Je suis contre la LGV telle qu’elle a été proposée. Ce grand projet est celui qu’ont voulu Jean-Claude Gaudin, Hubert Falco et Christian Estrosi. J’avais proposé une motion au conseil régional. Vos amis, M. Vialatte, se sont abstenus. Le PS a voté contre. Et vous avez mis 15 jours à remettre le texte au préfet. »

Ladislas Polski : « C’est un enjeu majeur de développement. Le tracé des métropoles est une mauvaise décision que l’on doit à l’ego des amis de M. Vialatte. Renforcer le rail évitera le développement routier. Le projet peut faire l’objet d’une relance économique à l’échelon européen. »

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Posté le 30/05/2012 à 13h17 par Nicky

... suite ... Quelle offre de soins

Le dossier de la maternité de La Seyne a mis en exergue la difficulté à maintenir l’offre de soins de proximité. Faut-il revoir la loi Hôpital Patient Santé Territoire (HPST). Dans quelle mesure ?

Arthur Paecht : « Un hôpital complet, ça ne veut pas dire un hôpital où l’on peut faire toutes les prouesses technologiques… On a sournoisement déshabillé l’hôpital de La Seyne en le réduisant à un hôpital de gériatrie et de psychiatrie (...) On a créé des aberrations que sont les agences régionales de santé (ARS), qui donnent leur opinion sur la manière de structurer un territoire sans jamais y avoir mis les pieds ! Il faut supprimer les ARS, et réformer : les commissions médicales d’établissement sont aujourd’hui des co-décideurs ! Il faut changer la loi. »

Ladislas Polski : « La loi HPST fragilise l’hôpital public au profit du privé. Mais le problème de la maternité de La Seyne remonte bien avant la loi Bachelot. Dans ce dossier, on a menti aux gens en leur disant qu’ils gagneraient en sécurité ce qu’ils perdraient en proximité. Ce qui a été décidé par des hommes peut être corrigé. Ce qui est en jeu, c’est la présence sur les territoires. Il faut également corriger les inégalités d’accès aux soins, territoriales mais aussi sociales. Un quart de nos concitoyens disent avoir renoncé aux soins pour raisons financières. »

Jean-Sébastien Vialatte : « Je partage l’avis de M. Paecht sur un point : il faut un hôpital à La Seyne, qui regroupe toutes les disciplines qui n’ont pas besoin d’un haut plateau technique (La solution passe d’abord par la formation : augmenter le nombre de postes aux concours, faire en sorte que les étudiants en fin de cursus aient une obligation d’installation. Je ne serais pas choqué que l’on dise aux jeunes médecins que pendant 5 ans, ils vont s’installer à l’hôpital public où dans les « déserts médicaux ». S’ils ne veulent pas le faire, ils rachètent à l’état le coût de leur formation ! »

Frédéric Boccaletti : « Il y a une casse du service public en général qu’il faut arrêter. Le problème, c’est qu’il y a de plus en plus de médecins étrangers dans les hôpitaux. Mais dans certains pays, ils n’ont pas le même niveau de diplômes. La santé a un coût, et le principe du remboursement à 100 % pour des personnes qui n’ont jamais cotisé en France est irresponsable ! Il faut s’adresser aux pays d’origine des personnes. Sur l’hôpital de proximité, il faut supprimer les ARS, redévelopper les centres médicaux dans les zones rurales. »

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Posté le 30/05/2012 à 13h18 par Nicky

... suite ... Relancer l'emploi

L’emploi est une préoccupation forte des habitants de la circonscription. Que pensez-vous des mesures annoncées par François Hollande et que proposeriez-vous ?

Arthur Paecht : « Je suis en total désaccord avec les propositions de François Hollande, je ne les trouve pas réalistes. Il veut créer 60.000 postes dans la fonction publique. Est-ce qu’on en a besoin ? Il faut regarder tout cela, et lutter contre le gaspillage public. Quand les chantiers de la Seyne ont fermé, on a supprimé 8.000 emplois directs, 30.000 indirects. Évidemment, il n’y a pas eu de reprise immédiate. Une des solutions, ça a été la création de la zone franche urbaine. Cela a apporté une réponse momentanée. Il ne faut pas rêver, pour créer des richesses, il faut d’abord en créer les conditions. C’est lié à l’état des entreprises, au départ de l’âge en retraite, etc. Tout cela ne peut pas être traité individuellement. Et il faut une politique de consensus. Si c’est la guerre perpétuelle, on va droit dans le mur ».

Frédéric Boccaletti : « Sur les chantiers de La Seyne, je rappelle que c’est la conséquence d’une politique menée par la gauche et par la droite, ainsi que les syndicats, notamment la CGT… Il faut relancer l’industrialisation et inciter les entreprises à se relocaliser sur le territoire. On doit soutenir en particulier les PME et les PMI, les artisans. On propose aussi de rabaisser l’âge de l’apprentissage à 14 ans (au lieu de 16 actuellement, Ndlr) et d’aider à la formation des jeunes. Pendant longtemps, les parents ont poussé leurs enfants pour qu’ils aient leur Bac à tout prix. On a d’ailleurs baissé le niveau du Bac… Or, un jeune qui a 14 ans, qui n’aime pas trop l’école peut très bien se former en entreprise. Ce n’est pas parce qu’on fait un métier manuel qu’on est illettré…»

Ladislas Polski : « La politique de rigueur est une rengaine que l’on entend depuis 30 ans et qui n’a pas permis de relancer la machine économique. Pour cela, il faut toucher au mécanisme européen, relancer l’industrie. Nous avons deux propositions très concrètes. La première, c’est le contrat de générations : pour un emploi senior conservé jusqu’à la retraite et l’embauche d’un jeune, l’entreprise est exonérée de charges sociales. C’est aussi une question de solidarité intergénérationnelle. Deuxième proposition : la sécurisation des parcours professionnels. Quand un jeune ou un salarié se retrouve au chômage, il faut lui permettre d’accéder à une formation professionnelle, avec une rémunération à la hauteur ».

Jean-Sébastien Vialatte : « Le coût du travail salarié en France est trop élevé. Il faut le baisser en transférant une partie des charges sociales sur de la fiscalité. Je pense en particulier aux allocations familiales, qui n’ont aucune raison d’être financées par les entreprises et les salariés. Il faut aussi libérer les entreprises d’un certain nombre de normes, de carcan qui les empêchent de se développer. Il faut enfin leur donner les moyens d’investir, par l’emprunt, mais surtout en ayant une véritable capacité d’autofinancement. Il faut que l’impôt sur les sociétés soit modulé en fonction de la stratégie de développement des entreprises. Et arrêter de dire : on va revenir à la taxe professionnelle, qui est l’impôt le plus stupide qui soit.»

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Posté le 30/05/2012 à 13h19 par Nicky

... suite ... Comment loger tout le monde ?

Quels moyens pour atteindre l’objectif d’un toit pour tous ? Faut-il revoir la loi SRU, encadrer les loyers ?

Ladislas Polski : « La priorité c’est de construire des logements sur un territoire en pleine mutation en préservant des lieux qui sont parmi les plus beaux de notre pays, et où les habitants craignent le logement social. Le maire de Six-Fours construit beaucoup trop peu de logements sociaux de peur que ses concitoyens ne le réélisent pas. Il faut rassurer les habitants sur cette question. Je rends hommage au travail deM. Paecht. Aujourd’hui, créer du logement, ce n’est pas faire des ghettos. C’est créer de la mixité. Dans une région où le foncier est cher, la puissance publique doit intervenir. »

Arthur Paecht : « Quand j’étais maire de La Seyne, j’ai essayé d’avoir une vision globale et de créer une diversité de logements. L’Etat avait pris ses responsabilités avec l’ANRU. On ne voulait pas refaire des ghettos. Nous avons construit près de 3.000 logements en 7 ans. On m’a accusé de bétonner. Mais les immeubles se fabriquent avec du béton que je sache. J’ai voté les modifications de mon successeur parce que ses propositions étaient meilleures que les miennes. Aujourd’hui, il faut favoriser l’accession à la propriété. »

Frédéric Boccaletti : « Je suis totalement contre la loi SRU. Il y a des villes où on a besoin de 20 % de logements sociaux. Sanary, Six-Fours, Bandol n’en ont pas besoin. Il suffit de regarder les demandes. Nous ne sommes pas contre les logements sociaux mais nous sommes favorables à la préférence nationale pour l’attribution. Nous ne sommes pas pour la construction de tours. Concernant l’encadrement, les loyers sont chers, c’est vrai. Mais peut-être les revenus ne sont-ils pas assez importants. Il me paraît difficile d’imposer à un bailleur de baisser le loyer qui lui permet de rembourser son prêt. »

Jean-Sébastien Vialatte : « M. Polski se trompe sur la situation de Six-Fours. Nous avons un objectif de 300 logements sociaux par période triennale. Cette année, nous ne payons pas de taxe. M. Boccaletti a raison. Toutes les communes n’ont pas besoin 20 % de logements sociaux. Nous sommes pour la mixité en imposant 30 % de logements sociaux dans les programmes de construction. Il faut dire que lorsque nous proposons une construction, les écologistes nous tombent dessus. Je pense qu’il faut revoir la politique de peuplement. En quoi un retraité qui viendrait de Lille prétendrait-il vivre à dans un logement social Six-Fours alors qu’on n’arrive pas à y loger les actifs ? »

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Posté le 30/05/2012 à 13h20 par Nicky

... suite ... Comment réduire la dette ?

Au chapitre national, quelles mesures pour résorber la dette publique de l’Etat ?

Jean-Sébastien Vialatte : « Il y a deux solutions : réduire les dépenses publiques et augmenter les recettes. Il me semble difficile d’imposer davantage dans un pays où les prélèvements sociaux le sont autant, ça a montré ses limites. L’Etat doit poursuivre sa politique de réformes des services publics de façon à diminuer les dépenses. Une dépense à laquelle on ne peut pas toucher et qui ne peut pas être une variable d’ajustement c’est le budget de la Défense. Par contre, il y a très certainement, par la réduction des emplois dans la fonction publique, des sources d’économies. »

Arthur Paecht : « je partage l’avis de M. Vialatte. Tout le monde doit participer à la réduction des dépenses. Mais il y a aussi des budgets auxquels on pense moins et qui doivent être également revus. Le mot d’ordre est d’arrêter le gaspillage un peu partout (double ou triple emplois, les financements croisés etc.). S’agissant du budget des armées, c’est en fonction des missions qu’il faut remplir que le budget doit être défini... Même dans un budget militaire on peut faire des économies. »

Frédéric Boccaletti : « Je tiens à rappeler qu’en 5 ans, la dette a augmenté de 500 milliards. Il y a eu la crise... Mais un rapport parlementaire a démontré que c’était également lié à la mauvaise gestion du gouvernement précédent et, donc ce qui a été voté par les députés sortants. Il faut faire des économies mais pas à tout prix : il faut arrêter la casse du service public et faire rentrer de l’argent en taxant les grandes entreprises du CAC 40, qui font des bénéfices énormes et paient un minimum de taxes. Et avant de réduire les déficits, il faut peut-être aussi relancer le pouvoir d’achats. »

Ladislas Polski : « En premier lieu, il faut produire des richesses. Pour cela, il faut toucher au vrai levier : l’échelon européen. Il faut construire le dialogue avec nos partenaires européens pour desserrer l’austérité décidée par Angela Merkel et le président battu. La politique d’obsession de l’euro fort a favorisé la monnaie plutôt que l’économie productive, la création de richesses, la croissance et l’emploi. Il faut également remettre de la justice fiscale dans ce pays. »

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Posté le 30/05/2012 à 13h23 par Nicky

... suite ... C'est dit ...

- Ladislas Polski à Jean-Sébastien Vialatte : « Les personnes âgées n’ont pas vocation à voter pour vous davantage que pour nous. Elles souffrent beaucoup plus que les autres de la politique du gouvernement que vous avez soutenue. » ; Arthur Paecht : « C’est pour ça qu’elles peuvent voter pour moi ! »

- Arthur Paecht sur l’hôpital : « Quand on construit un tunnel, et qu’on est dans l’Ouest-Var, il est construit dans le sens de la guérison… et pas de l’urgence ! Voilà le genre d’inepties administratives…»

- Jean-Sébastien Vialatte au sujet de l’hôpital : « Les habitants de l’aire toulonnaise et les Seynois ont deux hôpitaux flambant neufs (Sainte-Anne et Sainte-Musse) à la pointe de la technique. On ne peut pas faire mieux. Et c’est quand même nous qui les avons construits. »

- Frédéric Boccaletti à Jean-Sébastien Vialatte sur la LGV : « Je regrette votre double langage. J’espère que l’ingénieur qui doit s’occuper de la LGV Paca n’est pas le même que celui qu’avait pris la droite à Toulon pour le tunnel !». ; J-S.V : « Il sera à la retraite depuis longtemps quand la LGV verra le jour ! » et à Ladislas Polski : « Il a encore plus de chance avec vous ! »

Bio express

Jean-Sébastien Vialatte - UMP 61 ans
Maire de Six-Fours-les-plages, Jean-Sébastien Vialatte brigue son troisième mandat de député. Il occupe le poste depuis 2002. Il est secrétaire départemental de l’UMP. En tant que parlementaire, il est membre de la commission des lois. Il s’est plus spécialement penché sur les questions de santé.

Ladislas Polski - MRC 36 ans
Soutenu par le PS (Marc Vuillemot est son suppléant), Ladislas Polski est conseiller régional depuis 2010, délégué à la Santé. Il est secrétaire national et responsable régional du Mouvement républicain et citoyen. Médecin généraliste dans les Alpes-Maritimes, il est conseiller municipal d’opposition à la Trinité depuis 2008.

Arthur Paecht - DVD - 82 ans
Conseiller municipal d’oppo-sition à La Seyne, le Dr Paecht a été élu pour la première fois en 1973 conseiller général, puis deux fois député, maire de Bandol et de La Seyne. Parlementaire, il a été notamment vice-président de l’Assemblée nationale, rapporteur du budget de la Défense, vice-président de la commission de la Défense.

Frédéric Boccaletti - FN - 39 ans
Secrétaire départe-mental du Front national, Frédéric Boccaletti est conseiller régional. Il a été directeur de campagne de Jean-Marie Le Pen pour les régionales en 2009. Elu conseiller municipal à Six-Fours en 2001 au sein d’une liste de rassemblement soutenue par le FN, il est tête de liste en 2008. Sa course s’arrête au premier tour avec 10 % des voix.
source: var matin

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Posté le 30/05/2012 à 18h21 par chris83

Jean-Sébastien Vialatte : « Je partage l’avis de M. Paecht sur un point : il faut un hôpital à La Seyne, qui regroupe toutes les disciplines qui n’ont pas besoin d’un haut plateau technique (La solution passe d’abord par la formation : augmenter le nombre de postes aux concours, faire en sorte que les étudiants en fin de cursus aient une obligation d’installation. Je ne serais pas choqué que l’on dise aux jeunes médecins que pendant 5 ans, ils vont s’installer à l’hôpital public où dans les « déserts médicaux ». S’ils ne veulent pas le faire, ils rachètent à l’état le coût de leur formation ! »

D'accord avec vous Mr Vialatte, mais pourquoi ne pas l'avoir proposé plus tôt, pendant la législature actuelle. La profession aurait sûrement mis son véto car on ne touche pas aux statut des médecins. On ne doit pas avoir le beurre et l'argent du beurre car dans la situation actuelle des deserts médicaux, chacun doit faire un effort. Le métier de médecin a beaucoup évolué et dans beaucoup de cas, le patient est devenu un client.

" Vous n'aurez pas, ma liberté de penser" Florent Pagny