Imprimer cette page Fermer cette fenêtre

Posté le 04/07/2017 à 12h00 par Nicky

Tout l'été, la Villa Tamaris met en lumière Merri Jolivet, un artiste profondément lié à Mai 68
Tout l'été, la Villa Tamaris met en lumière Merri Jolivet, un artiste profondément lié à Mai 68

Des affiches de Mai 68 aux jeux subtils sur la couleur et la transparence des années 80-90, la Villa Tamaris à la Seyne-sur-Mer (Var) rend hommage à l'oeuvre multiple du peintre Merri Jolivet, artiste intransigeant et méconnu

L'occasion de découvrir, comme l'a fait L'AFP, le parcours d'un créateur profondément lié aux "événements de 68" dont on va bientôt célébrer le cinquantième anniversaire. Questionnant sans cesse sa pratique picturale, Merri Jolivet ne redoutait rien comme la récupération.

"C'était un artiste-guérillero dans le monde de l'art, et cette guérilla permanente le traversait lui-même", écrit son ami, le peintre Gérard Fromanger, dans le catalogue de l'exposition "Itinéraires singuliers", superbement accrochée par Roberto Bonaccorsi (jusqu'au 17 septembre). Avec Fromanger, mais aussi Guy de Rougemont et d'autres, Merri Jolivet, disparu en février 2014, fut un des animateurs de l'atelier populaire des Beaux-Arts. Quelques-unes des affiches célèbres de mai 68 lui sont attribuées, comme celle de la cheminée d'usine se terminant en poing dressé.

Un engagement qu'il a poursuivi avec des dessins et des sérigraphies sur Pierre Overney, le militant maoïste tué en février 72 par un vigile des usines Renault. Après ces années de plomb où le dilemme "Peindre la révolution ou révolutionner la peinture" taraude certains jeunes artistes, Merri Jolivet, sans renoncer à ses convictions, décide de retourner à la peinture: "Je voulais prendre l'air", a-t-il dit.

SÉJOUR LOINTAINS

Fils du compositeur André Jolivet qui le destinait à une carrière de violoniste, Merri commence par effacer: les paysages sur des cartes postales de Paris, dont certaines parties sont gouachées en bleu, puis des lieux de pouvoir (La Bourse, le Ministère des Armées...) transformés en vides urbains sur des dessins en vue aérienne. Bientôt la couleur fait sa réapparition. Subrepticement, avec des "morceaux" dispersés sur la toile blanche, puis sur de grands formats barrés de bandes horizontales ("Le jour, la nuit", 1989) aux couleurs sourdes (gris, tabac, anthracite) et aux traitements de matière différents.

Parfois surgit une bande entre vert turquoise et vert d'eau. Ce "vert Jolivet" est décliné dans la série "Le pli du pli"( 1991-1993) en de subtiles transparences sur la toile divisée en rectangles. Une peinture lumineuse, raffinée, séduisante. Trop peut-être pour Merri Jolivet qui fait un pas de côté. Retour au dessin, au noir et blanc, à l'expressionnisme avec des "paysages" touffus, mystérieux, des "jungles" tracées à la mine de plomb sur linogravure ("A ces espaces").

C'est alors le temps des voyages et des séjours lointains: Afrique, Madagascar, Vietnam, Brésil. But de la manœuvre: "Je vais voir là-bas si j'y suis", résume son ami Gilles Luneau. A la faveur de ces périples, se déploie une des périodes les plus fécondes de son travail. Des moyens formats, une "croisée de fenêtre" déterminant trois champs picturaux et une incroyable richesse de textures, de couleurs, de matières, de motifs. La série s'appelle "Tableaux de bord". Une allusion transparente à sa fréquentation du situationniste Guy Debord.
source: var matin

... cordialement ... Nicky ...

suivre - LaSeyne.Info - sur Fessebook - cliquez ici