source:Europe1 La fédération autonome des sapeurs pompiers professionnels, 3e syndicat national, a appelé à une grève nationale le 5 octobre. Elle souhaite ainsi soutenir les familles de trois pompiers du Var morts en mission en 2003, qui réclament des progrès dans l'enquête sur les décès de leurs proches. Plus généralement, les pompiers dressent, à l'occasion de leur congrès à Clermont-Ferrand, un tableau plutôt alarmant des dysfonctionnements des secours en France.
Cela fait quatre ans que ces pompiers sont morts
L'instruction n'avance pas et les familles sont à bout de nerfs car de nombreuses questions restent sans réponse, notamment de la part du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) du Var. C'est pour cela que nous avons lancé des actions", explique le responsable du Syndicat autonome (SA) des sapeurs-pompiers du Var, Franck Graciano. Georges Lahaye, Michel Giovannini et Patrick Zebda sont morts le 1er septembre 2003 lorsque leur convoi a été pris dans les flammes sur une route départementale près de Cogolin. Leurs familles s'interrogent notamment sur la disparition des bandes d'enregistrements des liaisons radio, retrouvées 22 mois plus tard inexploitables.
Un rassemblement des familles qui se sont portées parties civiles, de leurs avocats et des sapeurs-pompiers du Var aura lieu le 5 octobre à 10 heures devant le tribunal de grande instance de Draguignan. Les familles demandent à être reçues par le juge d'instruction. A cette occasion et pour cette journée un préavis de grève nationale sera déposée par la fédération autonome des sapeurs-pompiers.
Le 114e congrès des pompiers se tient jusqu'à samedi à Clermont-Ferrand. Et une fois n'est pas coutume, les pompiers appellent à l'aide. L'organisation du secours aux victimes est "à bout de souffle", alerte la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). Elle s'est fendue d'un "Manifeste", intitulé "Sauver le secours à personnes", un document de 45 pages qui dresse un tableau plutôt alarmant des dysfonctionnements et avance des idées pour mettre le système français au niveau de la plupart de ses voisins européens.
Le secours à personnes a représenté 2,8 millions d'interventions en 2006 (+180% en 13 ans), soit 70% des sorties des 252.400 pompiers, une proportion qui ne cesse d'augmenter. Cette tendance s'inscrit dans un contexte de demande de soins accrue d'une population vieillissante, doublée d'une diminution du nombre de médecins disponibles et assurant des gardes: l'effet de ciseau joue à plein et se conjugue avec des tensions sur le terrain entre Samu (les "blancs", le "15") et les pompiers (les "rouges", le "18").
Les pays anglo-saxons et germaniques ont tout écrit noir sur blanc depuis longtemps : temps de réponse au téléphone, délai d'intervention, répartition des tâches. "Il manque dans notre pays un cadre précis qui définisse ce que l'on attend d'un service public et qui permette qu'on applique des règles!", a expliqué le colonel Jean-François Schmauch, auteur d'une thèse comparative de différents systèmes de secours. Les sapeurs-pompiers revendiquent de former "la colonne vertébrale" des secours, qu'il est impératif de simplifier. Le numéro d'appel européen 112 pourrait devenir le seul numéro de secours. Les pompiers estiment, qu'une fois au chevet de la victime, ils sont les mieux placés pour adapter le dispositif, sans avoir à faire de rapport au "15". Seules 5% des interventions nécessitent une médicalisation.
source:Europe1
