Amende avec sursis pour le lycéen de La Seyne
Photo: André Dupeyroux - Le père et l'avocat d'Antoine, hier à Toulon, lors de la comparution du lycéen en justice. Ses amis et ses professeurs étaient également venus le soutenir.
Antoine, 18 ans, un lycéen de l'établissement seynois Beaussier, comparaissait, hier, devant le tribunal correctionnel de Toulon pour « violence volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, outrage et rébellion ». Il a été relaxé du chef de rébellion mais reconnu coupable de violence et écopé de 1 000 euros d'amende avec sursis. Sa condamnation ne sera pas inscrite sur son casier judiciaire.
Les entrées « filtrées »
A cette occasion, les entrées du palais de justice et de la salle d'audience ont été sérieusement « filtrées » durant toute la journée. Pourtant les soutiens au lycéen (professeurs et élèves) étaient particulièrement tranquilles. Certains adolescents et enseignants n'ont donc pu assister aux débats dans la salle et ont attendu la décision du tribunal à l'extérieur.
Les faits s'étaient produits au plus fort des manifestations lycéennes, le 30 avril dernier, à La Seyne. Devant le lycée Beaussier où les adolescents s'étaient réunis, de nombreux policiers avaient été déployés.
Vers 8 heures, un portail de l'établissement avait été fermé et un autre occupait toute l'attention des manifestants comme des forces de l'ordre. C'est, en effet, là que passaient, ou pas, le personnel et les élèves. Posté devant le portail, Antoine avait barré un moment l'entrée, ce qui ne fût pas du goût des policiers présents. Une échauffourée avait éclaté et trois policiers, deux en civil et un commissaire en tenue, étaient intervenus. Seul un policier en civil a été blessé et a bénéficié d'un jour d'ITT.
« Un coup par derrière »
« Il a reçu un violent coup à la jambe, donné par derrière. Des témoins ont vu Antoine s'élancer sur ce fonctionnaire », a expliqué Me Régis Durand, conseil des policiers. « Les fonctionnaires n'étaient là que pour assurer le maintien de l'ordre et la sécurité, pas pour casser la manifestation. Il n'est pas normal qu'ils soient attaqués ainsi dans leur travail. Le prévenu a reconnu lui-même devant les magistrats être l'auteur des faits ».
« C'est la police qui a créé la panique »
« Non, il les conteste », lui a répondu Me Bruno Bochnakian, défenseur du lycéen. « En guise d'outrage, il a seulement dit à un fonctionnaire : pour qui tu te prends ! Le coup au policier ? Cela est contredit par diverses attestations. Un proviseur adjoint indique seulement qu'Antoine était indigné. C'est davantage l'intervention policière qui a créé la panique. Antoine s'est retrouvé à terre, un genou posé sur sa tête. D'accord, il a refusé d'être menotté mais, ensuite, s'est plié aux ordres. Cela n'en fait pas un délinquant ».
Pour le parquet de Toulon, représenté par Régine Roux-Gourville, un travail d'intérêt général (50 heures) et une amende ont été requis. Finalement, le tribunal, présidé par Fabienne Karrouz, a joué la carte de la modération et de l'apaisement.
Le policier blessé recevra 200 euros de dommages et intérêts.
source: F. Dumas. - Var Matin