Les lycéens par milliers dans les rues

«Contre les suppressions, une seule solution, la manifestation ! », scandaient hier les lycéens qui défilaient dans les rues de Toulon. Près de 4 000 jeunes ont répondu à l'appel national de l'UNL et de la Fidl. Le cortège a quitté la place de la Liberté à 10 h 30, derrière la banderole : « Arrêtez de piétiner notre éducation ».
Tandis que trois de leurs camarades étaient en garde à vue au commissariat après avoir été interpellés le matin même devant le lycée Bonaparte (1) (lire page ci-contre), les manifestants ont poursuivi leur objectif : protester contre les 11 200 suppressions de postes prévues cette année. Ils se sont exprimés, non pas en s'adressant au ministre concerné Xavier Darcos, mais tout bonnement au chef de l'Etat. « Sarko » ceci, « Sarko » cela... criaient les gamins, en colère contre la réduction de « leur » budget. De nombreux lycéens estiment que le président de la République est responsable du « mauvais virage » que prend le service public d'éducation.
« Pas fatigués », très remontés, les lycéens ont fait beaucoup de bruit tout au long de leur parcours, sans pour autant faire de casse. C'est sous haute surveillance policière que le cortège a fait une boucle au départ de la place de la Liberté, via République, Franklin-Roosevelt, Clemenceau et Strasbourg, sans se rendre cette fois-ci à la préfecture. De retour sur la place, la manifestation s'est disloquée. Une délégation, encadrée par l'UNL et la CGT, a alors décidé d'aller demander audience au commissariat afin d'éclaircir les circonstances de l'interpellation du matin. Au terme d'une heure et demie de discussion sur les marches du central de police, la requête a été refusée.
Les lycéens ont alors rejoint leur établissement d'origine afin de décider de la suite du mouvement.
Les élèves de Bonaparte ont décidé hier en assemblée générale de bloquer l'entrée aujourd'hui encore. Lundi, alors que les vacances auront démarré dans l'académie, les lycéens occuperont symboliquement les abords de l'établissement, afin de montrer leur détermination. D'autres lycées pourraient faire de même.
1. L'UD-CGT du Var et le syndicat CGT Educ'action ont fait parvenir un communiqué dans lequel ils « condamnent vigoureusement ces pratiques qui tendent à destabiliser les jeunes et à discréditer le mouvement. La réponse à la provocation doit se trouver dans le prolongement de la mobilisation. »
source: Var Matin