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jean claude vandamne
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Date du message : samedi 2 août 2008 à 21h48


...
Oh ! comme elle était belle ! Les plus grands peintres, lorsque, poursuivant dans le ciel la beauté idéale, ils ont rapporté sur la terre le divin portrait de la Madone, n'approchent même pas de cette fabuleuse réalité. Ni les vers du poète ni la palette du peintre n'en peuvent donner une idée. Elle était assez grande, avec une taille et un port de déesse ; ses cheveux, d'un blond doux, se séparaient sur le haut de sa tête et coulaient sur ses tempes comme deux fleuves d'or ; on aurait dir une reine avec son diadème ; son front, d'une blancheur bleuâtre et transparente, s'étendait large et serein sur les arcs de deux cils presque bruns, singularité qui ajoutait encore à l'effet de prunelles vert de mer d'une vivacité et d'un éclat insoutenables. Quels yeux ! avec un éclair ils décidaient de la destinée d'un homme ; ils avaient une vie, une limpidité, une ardeur, une humidité brillante que je n'ai jamais vues à un oeil humain brillante que je n'ai jamais vues à un oeil humain ; il s'en échappait des rayons pareils à des flèches et que je voyais distinctement aboutir à mon coeur. Je ne sais si la flamme qui les illuminait venait du ciel ou de l'enfer, mais à coup sûr elle venait de l'un ou de l'autre. Cette femme était un ange ou un démon, et peut-être tous les deux ; elle ne sortait certainement pas du flanc d'Eve, la mère commune. Des dents de la plus belle eau scintillaient dans son rouge sourire, et de petites fossettes se creusaient à chaque inflexion de sa bouche dans le satin rose de ses adorables joues. Pour son nez, il était d'une finesse et d'une fierté toute royale, et décelait le plus noble origine. Des luisants d'agate jouaient sur la peau unie et lustrée de ses épaules à demi découvertes, et des rangs de grosses perles blondes, d'un ton presque semblable à son cou, lui descendaient sur la poitrine. De temps en temps elle redressait sa tête avec un mouvement onduleux de couleuvre et de paon qui se rengorge, et imprimait un léger frisson à la haute fraise brodée à jour qui l'entourait comme un treillis dargent.
Elle portait une robe de velours nacarat, et de ses larges manches doublées d'hermine sortaient des mains patriciennes d'une délicatesse infinie, aux doigts longs et potelés, et d'une délicatesse infinie, aux qu'ils laissaient passer le jour comme ceux de l'aurore...
" extrait de la morte amoureuse " splendide Theophile Gautier

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tonton-david
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Date du message : mercredi 22 octobre 2008 à 17h04


surveillance ...

Barbelé et surveillance forment donc un dispositif unique de l'application spatiale du pouvoir. Cette unité est d'autant plus justifiée qu'ils ne sont pas seulement connectés mais imbriqués et inséparables. Si le regard veille sur le barbelé, celui-ci protège l'oeil scrutateur. La surveillance est nécessairement du côté positif de la clôture : on n'imagine pas des miradors à l'intérieur de l'enceinte d'un camp de concentration. On ne peut décider lequel vient avant, du mirador ou du barbelé, car la clôture protège la surveillance qui elle-même protège la clôture.

Le barbelé semble ainsi démontrer que les problèmes modernes de la gestion de l'espace ne peuvent se résoudre qu'à travers un allègement de la marque qui délimite et une intensification de l'action qui repousse.
C'en est presque fini des lourdes séparations, elles sont trop évidentes, elles offrent trop de prises à l'attaque. Par un passage progressif du physique de la clôture à l'optique de la surveillance, le contrôle de l'espace se fait discret et interactif.
Il inverse le jeu des visibilités ; on pouvait se faire furtif pour attaquer une barrière ostensible, désormais, c'est la limite qui se dérobe aux regards et aux mains de celui qui tente de la franchir, tandis que lui, surpris, reste en pleine lumière, exposé à la réplique.

L’innovation du barbelé est déjà une virtualisation de la délimitation spatiale, parce qu'il privilégie le léger sur l'imposant, la vitesse sur le blocage, la lumière sur l'opacité et le potentiel sur l'actuel. Virtualiser ne signifie pas ici rendre moins réel, mais opérer un transfert des opérateurs du pouvoir matériels et figés vers des opérateurs énergétiques et informationnels dynamiques. Au lieu d'immobiliser une forte quantité d'énergie sous forme de tours et de remparts, le pouvoir moderne tend à constituer des dispositifs mobilisables à volonté qui n'agissent, et donc ne dépensent, que lorsque cela est nécessaire. Cette virtualisation ne signifie pas un contrôle moindre de l'espace. Tout au contraire, l' allégement de la présence en acte des séparations se fait au bénéfice direct de la capacité d'action du pouvoir, c'est-à-dire de sa puissance.

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le père noël
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Date du message : dimanche 7 décembre 2008 à 20h45


un soir à auchan ..

Ce soir là ,et depuis le matin , il faisait froid ; à 18h00 il faisait déjà sombre , c'était un de ces soirs de fin année , le 02 décembre 2008 .
Au milieu des rafales, par ce froid sec et pénéttrant, un petit garçon marchait dans la rue: il n'avait rien sur la tête, et n'avait pas mis de veste .
Lorsqu'il était sorti de chez lui ,il avait enfilés de vieilles basquettes beaucoup trop grandes pour lui , surement celles d'un frère ainé
Aussi il en perdit une quand il fallut traverser la route pour aller de l'autre coté , il ne chercha pas apres sa chaussures , préférant attendre , jouant la sécurité .
Je le regardait agir comme un petit adulte , et ces voitures qui n'en finissaient pas !
Enfin il récupère sa précieuse chaussure et d'une finte de corps traverse la route et court se mettre au chaud dans le centre commercial .
Je l'observe de loin , discretement ,comme si c'était mon fils ,comme si ce petit bonhomme me faisais penser à quelqu'un , et si je le connaissait ...
Une fois le filtre des agents de sécurité passé , il pénètre dans la caverne de Noël !
Son regard ne sait plus ou se poser, déco ,jouets,friandises,nouvelles technologies... tout y est , du haut de ses 6 ou 7ans,il devient acteur de la féerie de Noël.
Il décide de s'arréter au rayon des jeux vidéos , normal ! génération playstation oblige ; mais c'est pas évident :les deux "grands" qui s'affrontent ne sont pas prêt de lui céder une manette .
Ni ses yeux de coker , ni son allure de mendiant ne toucheront ces guerriers qui ont plein de choses à se dire .
De quelle origine est il , ce petit homme au yeux noir, au visage marqué par l'absence des adultes ; un enfant tout simplement .
il ne parle à personne et décide d'accomplir sa mission , comme un agent secret il se faufile entre les clients et les chariots , esquives les distraits , et bouscule les trainards ...
Rayon boulangerie , il se saisit d'un gros pain et se dirige ... au rayon vin ? C'est un habitué , il connait l'endroit exact , mécaniquement il se saisit d'une bouteille de rouge en bas de rayon et file vers la caisse et moi je reste là figé comme un con !
J'imagine sa vie , ses tristesses et ses joies , son réveillon , ses cadeaux , son cadeau s'il en a un ... c'est quoi l'indifférence ? la sensiblerie ?
Nous en sommes tous là , égoïste malgré nous , et tant pis si notre voisin crève de faim ou de solitude , nous restons dans notre bulle en faisant mine de ne rien voir ...