Urgences dans le rouge : Font-Pré victime de son plateau technique
Photo : André Dupeyroux - Hier en début de matinée, le service d'accueil des urgences de Font-Pré ne disposait plus de lits de disponible. Le délai d'attente était en moyenne de 4 heures.
Un service des urgences de l'hôpital Font-Pré à flux tendu : ce n'est pas une nouveauté. Plus inquiétant, est, en revanche, la durée du surcroît d'activité, depuis près d'un mois, surtout le week-end. « Nous avons accueilli, entre 140 et 160 patients par jour. Ce pic de l'activité est lié notamment à la prise en charge, en un seul jour, de 40 à 45 enfants du service pédiatrie », commente le Dr Vincent Carret, responsable du service des urgences du centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne (CHITS).
Transfert de la pédiatrie
L'affluence aux urgences ne s'est pas démentie, hier : plus aucun lit de disponible en début de matinée (ils étaient occupés par une trentaine de patients accueillis la nuit), et les lits d'hospitalisation avaient atteint également leur capacité maximum. Ce qui n'est pas sans influer sur les délais d'attente (4 heures en moyenne). « Cette situation ne remet toutefois pas en cause la prise en charge immédiate de la détresse vitale », rassure le chef de service.
Les raisons du boom d'activité ? Elles ont été clairement identifiées.
Le transfert, à l'automne 2008, de l'activité du service de la pédiatrie de l'hôpital George-Sand de La Seyne à Font-Pré a pesé dans la balance. Michel Perrot, directeur du CHITS y perçoit déjà « les désagréments d'une période intermédiaire qui va durer deux ans avant l'ouverture du nouvel hôpital Sainte-Musse ». Lequel accueillera une filière pédiatrique avec des lits spécifiques.
Autre raison, un phénomène, mal évalué, par la direction : celui du « mouvement spontané de la population qui vient sur les urgences de Font-Pré au lieu de se rendre sur celles de La Seyne. Ce transfert de patients n'implique pas la régulation du centre 15 », constate le Dr Vincent Carret.
Pourtant, jusqu'à présent les urgences de La Seyne et celles de Font-Pré connaissent une activité annuelle quasi égale : 34 000 pour la première, 35 000 pour la seconde.
Or, depuis quelques semaines, les urgences de Toulon prennent le pas sur La Seyne, à la limite de se mettre dans le rouge. Le week-end dernier, les urgentistes seynois auraient pris en charge, la nuit, entre 12 et 18 malades (bien loin des 170 malades par jour) contre 70 à 80 à Font-Pré.
Scanner et IRM 24h/24
La population anticiperait déjà sur le fonctionnement du futur hôpital Sainte-Musse. Elle marquerait une nette préférence pour le plateau technique de Font-Pré. Il est de loin beaucoup plus lourd que celui de La Seyne, notamment en imagerie (disponibilité 24 heures sur 24 du scanner et doté de l'IRM). « C'est presque devenu un réflexe, voire une règle : les professionnels de la santé (ambulances privées et sapeurs-pompiers) ne se présentent plus à La Seyne, mais transfèrent directement sur Font-Pré », constate le Dr Willy Valliccioni.
« Aussi une régulation des flux des patients doit se mettre en place », insiste-t-il. « Pour les pathologies légères et petites traumatologies, les urgences de l'hôpital de La Seyne, établissement de proximité, doivent être encore utilisées. Ce qui soulagera le plateau technique de Font-Pré, pour les pathologies lourdes. »
Le message sera-t-il entendu ? Dans tous les cas, il sera également, transmis au centre 15.
source. C. P. - var matin