De Tamaris aux Sablettes, la belle époque des casinos
Au centre de cette affiche publicitaire, réalisée pour les trains PLM (Paris-Lyon-Marseille) par Emmanuel Coulange-Lautrec, le casino des Sablettes apparaît comme l'emblème de la station littorale dont les atouts multiples sont vantés.
Emblèmes d'un temps et d'un prestige révolus. Même si leurs tapis de jeux ne sont plus que des lointains souvenirs, l'aura des trois casinos qui, à partir de la fin du XIXe siècle, firent pendant des décennies la renommée estivale de La Seyne-sur-Mer, brille toujours d'un pouvoir attractif intact.
Des phares qui, malgré le temps, guident toujours les ambitions politiques des décideurs d'aujourd'hui. À l'époque, de Tamaris-sur-Mer à Sablettes-les-Bains, édifiés dans la continuité de somptueux palaces, les établissements de jeu sont conçus autour d'un seul objectif : distraire les premiers touristes. L'aspect économique est presque secondaire. Les personnalités issues du gotha français et européen se pressaient alors dans les deux stations balnéaires - fleurons de la Côte d'Azur - en devenir. Des lieux de villégiatures nées à La Seyne de la vision d'un Michel Pacha, bâtisseur et précurseur qui, fortune faite à Constantinople et de retour dans le Var, initia la création de ces casinos.
Lieux de distraction pour les touristes curistes
« En 1870, la station climatique estivale et hivernale de Tamaris d'abord, puis celle des Sablettes qui s'est développée à partir de 1887, sont essentiellement fréquentées par des curistes. On y vient, avant tout, pour respirer le bon air et les effluves balsamiques des pins. C'est la mode des bains de mer aux vertus médicinales », raconte Aline Grellet, guide et intervenante de l'association « Mnémosine ». Et pour se distraire, donc, on va au casino, un lieu où l'on passe du bon temps par excellence. Et où l'on soigne accessoirement un autre type de fièvre... celle du jeu.
Petits chevaux, baccara et vie mondaine trépidante
Certes des fortunes se perdent, on y joue aux petits chevaux et au baccara, mais on y dîne et danse, surtout. Emporté dans le tourbillon d'une vie mondaine trépidante, dont ces établissements sont le centre. Les casinos affichent leur démesure. Ils sont conçus comme de vastes bâtisses à l'architecture art nouveau, affichant une disparité bon teint, empruntant à la fantasmagorie des pavillons qui firent les belles heures des expositions universelles. Ces établissements disposent de salles dédiées aux jeux de hasard, de bars et salle à manger. Leurs terrasses et jardins s'ouvrent sur la mer. Ils s'articulent autour de gigantesques salles des fêtes centrales semblables à des halls de gare ! Les casinos font l'image de marque de la station balnéaire dont ils sont indissociables. C'était hier. À partir de 1912 leur fermeture signe déjà le déclin.
source: Jean-Marc Vincenti - var matin