Voyage au temps où les ferrys traversaient la rade
Plus de 150 ans d'histoire maritime entre les deux photos : celle de gauche a été prise avant 1917, date du lancement de la construction du pont transbordeur. A noter également, l'absence de monument aux morts. À droite, le cliché montre l'actuel port de La Seyne, d'où partent les bateaux pour Toulon depuis 1836.
C'était hier. Bien avant les vedettes contemporaines du réseau Mistral, la première ligne maritime régulière La Seyne - Toulon fut inaugurée en juillet 1836. Le bateau à vapeur La Seyne N° 1 le bien nommé, identifié par sa haute cheminée qui crachait une fumée noire, assurait alors six allers-retours quotidiens. Le navire, actionné par des roues à aubes que propulsait une machine à vapeur jaugeait 123 tonneaux, sa coque était doublée de zinc.
Le bateau, à la propulsion lente et au fonctionnement coûteux, fut remplacé par La Seyne N° 2 vers 1852, puis enfin par un troisième vapeur en 1856.
Les hélices remplacent la roue à aubes
En vingt ans, les petits bateaux à voile ou à rames qui faisaient la traversée en une heure et pour 1 sou déclinèrent et disparurent.
De fusions en groupements, il faudra attendre 1860 et la constitution de la Société des bateaux à vapeur La Seyne - Toulon pour que soient mis en service les premiers navires à hélice : L'Union, La Mouche, Le Favori, L'Abeille et L'Hirondelle. Ce seront les derniers navires en bois. La technologie et le confort de navigation s'améliorent. Bientôt la traversée de la rade ne durera plus qu'une demi-heure.
Hélas, la concurrence des tramways - mis en service à partir d'octobre 1907 - puis plus tard, celle des autobus ; la hausse des prix du charbon et des salaires, accélérèrent le déclin. Le 18 novembre 1938, la Société des bateaux à vapeur La Seyne-Toulon déposa le bilan. Cette disparition marqua pour un temps la fin du ballet des vapeurs dans la rade.
Sources : Site Marius Autran et var matin