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Nicky
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Date du message : samedi 4 avril 2009 à 00h15


Marcus Malte, maître du roman noir, face aux élèves


Photo : Dominique Leriche
« Quel est votre rêve ? » C'est l'une des questions posées par les élèves à Marcus Malte, qui répond en riant « le rêve mégalo, c'est d'écrire le livre qui va changer la littérature ! Mais on n'en est pas encore là ! J'essaye juste d'écrire des bons romans et d'apporter de l'émotion aux gens. »
L'auteur est debout face aux élèves. Sur les visages, on devine les curieux, les bavards, les timides, les coquettes. Et déjà quelques lecteurs assidus.

« Comment l'envie d'écrire vous est-elle venue ? » « Faîtes-vous un métier... euh, en plus d'écrivain ? »

C'était hier après-midi, au collège Jean-L'Herminier. Marcus Malte répondait à l'invitation de la documentaliste, chef d'orchestre d'une rencontre avec les élèves de deux classes de 5e et 4e.

L'air de rien, au fil de la discussion, le romancier seynois distille quelques petits secrets de son écriture. Lui, l'écrivain de romans noirs, « un peu tristes » selon Marion, 12 ans, qui ajoute « mais c'est ça qui touche. » Marcus Malte ne dit pas autre chose. « C'est vrai que j'écris sur le côté sombre des gens, les failles de l'être. J'essaye d'écrire quelque chose de beau, qui apporte une émotion. »

« Les Sablettes, quartier de mon enfance »

Dans ce collège en particulier et aux Sablettes en général, le romancier n'est pas en terre inconnue.

Marcus Malte est né à La Seyne et c'est ici qu'il a traîné ses années d'adolescence. Il connaît les lieux par coeur, les a vus changer au fil des ans.

« Les Sablettes sont le quartier de mon enfance et presque de toute ma vie, car je n'ai pas bougé. Mes racines sont là. Cela me plaît d'avoir la mer à côté. Tout près. Devant même. »

Marcus Malte est une figure de l'univers du roman noir français. Un auteur qui écrit aussi des livres jeunesse et dont les critiques saluent le talent, l'écriture musicale, la poésie.

« Je suis régulièrement invité à Paris, à des soirées auxquelles je ne me rends pas. Si j'avais une soif absolue de paraître, ce serait plus facile de vivre à Paris. »

L'inspiration, ça existe ?

En 2007 et 2008, il a remporté une douzaine de prix littéraires, dont le grand prix des lectrices de Elle pour son « Garden of love ».

Les enseignantes de lettres se réjouissent d'avoir invité « une personnalité locale, et en plus quelqu'un de bien vivant ! »

La question est très vite posée par les élèves : « D'où vient votre inspiration ? » Et la réponse les a peut-être surpris. « Je ne suis pas sûr de savoir ce qu'est l'inspiration. La matière première, c'est la vie. Il y a des choses qu'on entend, qu'on voit. Je les garde dans un coin de mon cerveau. »

Sur sa manière de travailler, il ne laisse guère d'illusion. « Écrire, c'est pour moi de plus en plus difficile. Parfois je suis découragé. C'est beaucoup de travail. »

Puis il étonne son auditoire. « Quand je commence un livre, je ne sais pas ce qui va se passer. Je cherche une première phrase qui sonne bien, ça m'ouvre des pistes que j'essaye de suivre. Je découvre l'histoire au fur et à mesure que je la raconte. »

Killian, 12 ans, se raconte lui aussi des histoires. Et même la fin du livre de Marcus Malte, « L'échelle Glasgow », qu'il a lu avec sa classe. « Moi, j'écris des histoires imaginaires. »

D'autres rencontres avec des collégiens sont programmées, notamment à Brignoles et dans les Bouches-du-Rhône. Marcus Malte est en ce moment plus sur la route qu'à son ouvrage. Il est attendu en Espagne, où « Garden of love » vient d'être traduit. Les éditions Poche ressortent cette année son premier roman, « Le doigt d'Horace ».

Les élèves l'auront laissé filer sans connaître son véritable nom. « Je ne vous répondrai pas », répond-il malicieux. « Mon pseudo, je l'ai choisi simplement parce que je voulais un nom facile à retenir. »
source: Sonia Bonnin - var matin

...cordialement...Nicky...