Des ambitions modestes pour relancer les jumelages
Photo : So. B.
« Les échanges, ça marche ! » s'est réjoui le maire Marc Vuillemot, en recevant des collégiens français et leurs correspondants italiens, dont certains ont parlé un français impeccable.
Dans la salle de la mairie, on parle italien, français... et anglais. Tout est bon pour se comprendre et échanger.
La semaine dernière, 22 élèves italiens, originaires de Buti, leurs correspondants seynois et leurs professeurs ont été reçus par le maire. Une visite d'amitié : Buti fut la ville jumelle de La Seyne il y a quelques années, avant que l'échange officiel ne périclite.
Si les jeunes Italiens sont sur les rives varoises, c'est à l'initiative du collège Paul-Eluard. L'échange scolaire commencé il y a plusieurs années ne doit rien au hasard.
Histoire commune
Comme l'a déclaré le maire, « quand on ouvre l'annuaire de La Seyne, beaucoup de noms sont de Buti ». La petite ville italienne de seulement 6 000 habitants a fourni des dizaines de bras aux chantiers. « Aujourd'hui, leurs descendants sont devenus des Seynois. »
Si les liens d'amitié existent toujours, Marc Vuillemot rappelle aussi que « le jumelage officiel était devenu une relation de notables ». Pour les enseignants en revanche, les échanges avec Buti sont toujours bien vivants. Les élèves de 4e et 3e de Paul-Eluard ont passé une semaine en Italie au mois de mars, « avec visite de Florence, Pise et Lucca », hauts lieux de la culture italienne, raconte Alexandre, l'un des élèves. Le souvenir le plus marquant ? « Ils mangent des pizzas et des pâtes à chaque repas ! »
À la recherche de partenaires
Passées les surprises et les anecdotes, les échanges culturels et linguistiques sont évidemment le moyen de s'ouvrir sur le monde.
La mairie en a conscience et cherche à refaire son retard, vu qu'il n'existe plus aucun jumelage actif.
Mais les ambitions sont modestes, « nous n'avons pas de budget pour l'instant », a reconnu le maire.
La stratégie est de s'appuyer sur ce qui existe déjà dans le monde associatif, scolaire ou même scientifique.
Annick Legal, conseillère municipale déléguée aux jumelages, donne l'exemple du collège Wallon. « Au départ, le foyer Wallon-Berthe avait un partenariat avec une école d'art de Berlin, dans le quartier de Reinikendorf. Désormais, il est question d'un jumelage entre Wallon et le collège du quartier. »
Dans le prolongement, la ville a sollicité le maire de Reinikendorf pour un jumelage, « c'est le projet qui nous tient le plus à coeur ».
De la Tunisie à la Suède
Il y a aussi la demande de la ville de Menzel Bourguiba en Tunisie, près de Bizerte, intéressée par un jumelage. L'ancienne Ferryville au temps du protectorat français a plusieurs points communs avec La Seyne : ses 50 000 habitants et son arsenal au bord de la mer.
Autre échange, « une délégation scientifique suédoise venue visiter l'échangeur thermodynamique (1) » , prélude à d'autres visites toujours à caractère scientifique.
Le maire approuve le mouvement, mais reconnaît un certain dénuement. « Déjà, je ne sais pas comment équilibrer le budget de la ville pour 2010-2011. Aujourd'hui, on n'a pas de sous, c'est clair, mais on peut aider. »
Pour l'instant, le soutien de la mairie se limite donc à des aides ponctuelles et logistiques.
1. L'installation construite au bout de l'esplanade Marine, unique en France, fournit chaleur ou fraîcheur à partir de l'eau de mer.
source: var matin