Vingt ans d'histoire éparpillée
Photo : Dominique Leriche
Louis Vaisse, Francis Lyon et Yolande Le Gallo veulent sauver les archives relatant le passé industriel de la ville.
Trois Seynois lancent une association pour la création d'un musée de la construction navale. Pour eux, il y a urgence à rassembler les archives
Francis Lyon, ancien ouvrier des chantiers et auteur de plusieurs ouvrages sur La Seyne, Yolande Le Gallo, membre de l'association Histoire et Patrimoine Seynois et Louis Vaisse, retraité et passionné de syndicalisme, se sont retrouvés à titre personnel autour d'une envie commune : faire avancer la création du musée de la construction navale ou centre d'interprétation, comme on dit aujourd'hui. Même si le sujet, lui, est un vieux serpent de mer. Ils ont ainsi lancé les bases d'une association (1). Une première réunion pourrait être organisée fin juin et les statuts déposés après l'été si d'autres Seynois les rejoignent dans leur démarche.
« L'Arlésienne »
Pour eux, il y a désormais urgence à collecter les archives narrant le passé industriel de la ville, vingt ans après la fermeture définitive des chantiers navals. « Ce musée, c'est l'Arlésienne. Depuis que la Normed a fermé et que les bâtiments ont été rasés, rien n'a été fait pour conserver la mémoire des chantiers. Il y a eu une absence de volonté politique, ou une volonté politique de faire disparaître ce passé industriel », commente Francis Lyon. « L'intérêt de créer une association, c'est de pouvoir faire pression sur les pouvoirs publics », poursuit Yolande Le Gallo.
L'urgence est aussi matérielle. Une partie des archives des anciens chantiers est conservée à la Direction des archives du monde du travail de Roubaix, d'autres sont éparpillées à Draguignan et au service des archives municipales de La Seyne. « Mais il y a surtout beaucoup de collections privées. Or, elles risquent de finir à la poubelle si on ne trouve pas rapidement un endroit pour les rassembler », précise Yolande Le Gallo, citant volontiers l'écrivain africain Ampâté Bâ pour qui « chaque fois qu'un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle ».
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