Le chef de la police municipale écarté par la mairie
Photo : doc V.-M.
En 2007, à l'occasion de la visite de l'ancien préfet Jacques Laisné (au centre), Cyril Henri (à gauche) présentait le service de la police municipale, en compagnie de l'ancien maire Arthur Paecht.
Polémique : Cyril Henri ne dirige plus la « PM » depuis le 1er juillet. Le syndicat UNAPM-CGC demande sa réintégration sans délai et parle d'une mise au placard . Cantonné à la circulation. Cyril Henri, 38 ans, ne dirige plus la police municipale depuis le 1er juillet. Le directeur de la « PM » depuis 2003 est désormais chargé de mission « sur la circulation et le stationnement ». « Une mission importante », juge Jocelyne Léon, adjointe à la sécurité. « Une mise au placard, une sanction déguisée », rétorque Michel Lecquio, président de l'Union nationale des agents de la police municipale (UNAPM). Le syndicat exige la réintégration sans délai du directeur dans ses fonctions. « Ce n'est pas à l'ordre du jour », répond l'élue. Plusieurs fois sollicité, le maire de la ville, Marc Vuillemot, n'a pas expliqué de vive voix sa décision de démettre Cyril Henri de ses fonctions.
« La PM n'a pas à assurer le maintien de l'ordre »
La municipalité ne cache pas, en revanche, sa volonté de redéfinir les missions de sa police municipale. « Ce doit être une police plus proche des citoyens et à l'écoute de la vie de la cité. Elle ne doit pas assurer des missions de maintien de l'ordre », explique Jocelyne Léon. En clair : plus de prévention, moins de répression. Cyril Henri, « architecte » de la police forte et armée souhaitée par l'ancien maire (voir par ailleurs), fait donc les frais de ce changement de cap. Une source anonyme en mairie, met en avant le « côté humain » de l'affaire. « Il est difficile de demander à celui qui a mis en place une stratégie de le défaire complètement aujourd'hui. Cela serait un désaveu ».
Le directeur espère rencontrer le maire
Contacté, le directeur qui conserve malgré tout son grade affirme n'avoir qu'une seule ambition : « être au service des administrés quelle que soit la politique mise en place par la ville et ce dans le respect du cadre de [ses] fonctions ». Michel Lecquio, président de l'UNAPM, estime que la nouvelle mission confiée à Cyril Henri n'est pas « en adéquation avec les compétences et le cadre d'emploi d'un directeur de catégorie A de la fonction publique territoriale ».
Selon nos informations, Cyril Henri espère toujours rencontrer Marc Vuillemot afin de trouver une solution. Si la situation devait en rester là, le policier pourrait engager une procédure administrative à l'encontre de la municipalité.
« Animosité entre Cyril Henri et Jocelyne Léon »
L'ancien maire juge l'affaire « assez grave ». « M. Henry a toujours donné pleinement satisfaction. C'est un Seynois, il connaît la ville et il est d'ailleurs la seule personne au sein de la police municipale à avoir le diplôme pour pouvoir diriger le service », affirme Arthur Paecht qui voit dans « cette mise au placard » une décision « un peu idéologique » motivée par « l'animosité entre Cyril Henri et son adjointe de tutelle ». Plusieurs sources dénoncent un « climat dégradé » entre la municipalité et sa police et une « démotivation des troupes ». Des affirmations réfutées en mairie.
« D'autres priorités que de le remplacer »
Pour l'heure, Patrick Ducheix, adjoint de Cyril Henri, assure l'intérim à la direction de la PM. Jocelyne Léon précise qu'aucun remplacement n'est envisagé dans l'immédiat. L'élue ne semble d'ailleurs pas pressée de réorganiser le service. « Pour le moment, avec la rentrée et la grippe A, nous avons d'autres priorités et prérogatives », lâche-t-elle.
source: Olivier Marino - var matin