Dette : à chacun sa recette
Pour le maire actuel, Marc Vuillemot : « La situation financière reste très compliquée. L'année dernière, il fallait encore 43 années pour désendetter la ville. »
Finances. Avec plus de la moitié des Seynois non-imposables, des impôts qui augmentent et une dette importante, l'argent reste le nerf de la guerre locale.Trouver de l'argent. C'était un leitmotiv pour Arthur Paecht lorsqu'il était aux commandes de la ville. C'est aujourd'hui l'obsession de Marc Vuillemot. Tous deux partagent le même constat : 52 % des Seynois ne sont pas imposables. Mais leur vision diverge sur les mesures politiques à mettre en oeuvre.
M. Paecht, la majorité vous reproche d'avoir trop endetté la ville (1). Qu'avez-vous à répondre ?
Arthur Paecht : « Quand je suis arrivé, La Seyne était la ville qui avait les impôts locaux les plus élevés et le potentiel fiscal le plus faible des communes de sa catégorie. Il y a deux choix possibles pour financer les investissements. Soit en fonds propres, mais on ne les avait pas. Soit en emprunt et, quand on peut, en subventions. J'ai fait un choix. J'ai préféré diminuer les impôts de 2 % par an pendant six ans. Mais si je diminue les impôts, je suis obligé d'augmenter l'emprunt. Il ne faut pas stigmatiser la dette. Elle est nécessaire. Et je trouve normal que des équipements qui vont durer 50 ans soient payés par plusieurs générations. Je n'ai pas tellement augmenté l'emprunt car j'ai bénéficié de subventions exceptionnelles du conseil général pendant trois ans. On a raconté n'importe quoi, que la ville était en faillite ! On savait tous que la ville était dans une situation difficile. Ce n'était pas nouveau, je l'ai trouvée difficile en arrivant. »
M. Vuillemot, quelle est la situation financière de la ville actuellement ?
Marc Vuillemot : « La situation financière reste très compliquée. L'année dernière, il fallait encore 43 années pour désendetter la ville. Cela ne nous laissait pas de marge de manoeuvre pour faire autre chose que nos compétences obligatoires. On a réussi à ramener la dette à 37 ans. Mais ce n'est pas une victoire. C'est parce que nous n'avons pas réalisé certains investissements. Dès qu'on va réinvestir, ça va remonter. D'autant que comme les autres collectivités, on est confronté à la baisse des subventions du conseil général et des dotations de l'État. J'ai une énorme inquiétude concernant la dotation de solidarité urbaine qui pourrait baisser voire disparaître. Tous ces éléments, qui contribuaient à assurer l'équilibre des comptes, on se les prends aujourd'hui en pleine poire. »
Arthur Paecht : « Le désengagement de l'État, je l'avais prévu. J'ai essayé de négocier avec l'État pour apurer la situation. J'avais demandé au préfet une subvention d'équilibre de 10 à 15 millions - surtout pour le budget de fonctionnement. Elle était sur le point de m'être accordée ».
Marc Vuillemot : « Moi quand j'ai demandé, j'ai eu un grand sourire en réponse ».
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