Les moulins perdus des Moulières retrouvés
Paul Pignon (à droite) fait découvrir les vestiges des Moulières. Le pan de mur aux formes arrondies représente l'ancienne entrée des charrettes dans la ferme.
Des ruines. Une ferme avec son moulin, des canaux d'irrigation et un bassin de récupération des eaux. Les vestiges, récemment mis à jour dans le quartier des Moulières (voir par ailleurs), constituent une grande partie du circuit d'alimentation hydraulique qui irriguait « à l'époque » les fermes, les bergeries, les lavoirs et le château de Fabrégas.
Une douzaine de personnes (1) a effectué la semaine passée un premier repérage des lieux. Ce site, auparavant inaccessible, a été débroussaillé il y a quelques semaines à peine, par les services du Conseil général.
Réhabiliter ces vestiges
Les vestiges des Moulières représentent tout un pan de l'économie agricole d'antan articulée autour des sources de Janas et de l'Oïde. « On ne connaît pas exactement la date de construction de ces ouvrages mais les premiers écrits, comme ceux des moines de Saint-Victor, évoquent le Moyen Âge », explique Paul Pignon, qui a consacré de nombreuses années à ces recherches (2). « En revanche, on sait que les moulins à eaux ont cessé leur activité entre les années 1880 et 1885, notamment par manque d'eau », précise-t-il.
Une réflexion va s'engager autour de la réhabilitation de ce « site historique ». Les terrains appartiennent au conseil général « mais devraient être totalement cédés au conservatoire du littoral dans le cadre de la vente du domaine de Fabregas », explique Gilles Vincent, conseiller général du canton Sud.
L'opération pourrait être finalisée à la fin de l'année, la gestion du château et des terrains incomberait à la commune (voir notre article paru le 19 mai 2009). « Je soutiendrai tout projet de la Ville pour remettre en valeur des ruines. Il serait bien de permettre au public de les voir », précise l'élu.
Dans Marseille Provence 2013 ?
L'idée de Florence Cyrulnik, adjointe au patrimoine et à la culture, est « d'intégrer cette réhabilitation dans le cadre de Marseille Provence 2013 qui porte un projet sur le partage de l'eau ». En attendant, les associations de patrimoine vont déjà commencer à nettoyer le terrain jonché de détritus.
1. L'équipe était composée de passionnés d'histoire, d'archéologie et du patrimoine local, également responsables d'associations comme le Mouvement d'actions pour la Rade de Toulon et le littoral varois (MART), l'Office municipal de la culture et des arts (OMCA), le Centre archéologique du Var (VAR), le foyer Pierre Singal de Sanary et les amis de la collégiale de Six-Fours.
2. Paul Pignon est administrateur et ancien vice-président de la Fédération Mart. Il prépare la publication d'un ouvrage commandé par le Conseil général sur le thème de « l'eau ». La parution est prévue pour le début de l'année prochaine.
source: var matin