Une épave de 1750 enfouie sous les eaux de Mar-Vivo
Depuis lundi, deux bateaux de la Marine nationale et un semi-rigide du Groupe de recherche en archéologie navale stationnent dans les eaux de Mar-Vivo pour approcher l'épave. La mission d'exploration s'achèvera vendredi. photo: MAGALI RUFFATO
Dans l'anse de Mar-Vivo, les deux bateaux gris de la Marine nationale postés à 150 mètres du rivage ne passent pas inaperçus aux yeux des promeneurs.
Ni le semi-rigide qui multiplie les allers-retours. A bord, des plongeurs du GPD (Groupement des plongeurs démineurs) de la Marine et des plongeurs archéologues de l'association Gran (Groupe de recherche en archéologie navale). Ils sont une dizaine d'hommes en tout. Leur mission ? Sonder une épave totalement enfouie dans le sable à 6 mètres de profondeur, pour déterminer son intérêt historique.
Des canons découverts
La découverte en elle-même ne date pas d'hier, comme l'explique Guy Martin, qui a monté l'expédition depuis l'antenne toulonnaise du Gran : « L'épave a été signalée pour la première fois en 2001 au DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, qui dépend du ministère de la Culture, Ndlr). Mais elle est tombée dans l'oubli. En août 2009, un plongeur est tombé sur ce qu'il a pris pour des canons de la dernière guerre mondiale. En fait, c'était des canons datant de 1750. Les plongeurs démineurs sont intervenus pour les remonter et les amener au DRASSM. Mais l'épave est toujours entièrement enfouie sous un tas de galets », raconte- t-il.
L'association, qui explore régulièrement les fonds marins à la recherche d'objets historiques, a demandé l'autorisation au DRASSM d'envoyer une équipe sur place pour tenter d'identifier le bateau. Elle a fait appel à ses forces vives : des plongeurs venus d'un peu partout en France, mais aussi le scientifique de l'antenne toulonnaise, Max Guérout, responsable de la mission.
Depuis lundi, l'équipage tente une approche de l'épave, souvent interrompue par les intempéries de ces derniers jours.
Des galets de rivière
« C'est assez difficile, on ne voit pas grand-chose pour l'instant. On essaie de trouver des indices pour savoir quel type de navire c'était. A priori, on pense à un navire marchand armé, ou alors les canons ont été chargés après avoir été achetés. Mais il faudrait qu'on ait accès aux boiseries, pour vraiment déterminer le type de bateau », poursuit Guy Martin. Jusqu'ici, les chercheurs n'ont rien trouvé de significatif : une dalle octogonale signée d'un « F » à proximité de l'épave, mais qui pourrait être sans lien. Quelques boîtes de conserve, mais on doute qu'elles soient contemporaines de Louis XIV... Un élément les interpelle pourtant : « Les galets qui recouvrent l'épave sont des galets de rivière qui n'ont rien à faire ici ».
La mission de sondage va se poursuivre jusqu'au 14 mai. Un compte-rendu sera ensuite rédigé et envoyé au DRASSM, peut-être publié dans une revue spécialisée. Si le Gran estime que l'épave peut avoir un intérêt archéologique, il devra monter une nouvelle expédition (l'an prochain) pour organiser des fouilles et percer le mystère de l'épave de Mar-Vivo. Qui sait, La Seyne couve peut-être un trésor ancien ?
source: Marielle Valmalette - var matin