Dans le Feu de l'Action avec les Sapeurs-Pompiers seynois
À la caserne Mauvéou, les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires cohabitent tout au long de l'année dans une entente parfaite. Entre les interventions, les exercices, le sport ou encore les tâches ménagères, les vingt-quatre heures de garde sont bien remplies. photo: Dominique Leriche
Il est 7 h 41. Divers acronymes fusent des haut-parleurs de la caserne Mauvéou. Un message inintelligible pour les néophytes, une annonce on ne peut plus claire pour les sapeurs pompiers : la première intervention de la journée ne s'est pas fait attendre.
L'engin VSAV73 (1) part en trombe, avec à son bord trois sapeurs-pompiers dirigés par le sergent-chef Philippe Lagardère. Ils sont chargés de porter secours à un quadragénaire ressentant une vive douleur au dos. « Ce type d'incident représente les deux tiers de nos interventions, environ quinze par jour », confie le commandant de la caserne, François Barety. Le trio manquera alors le traditionnel appel de 8 h, « en tenue, en l'honneur des sapeurs-pompiers morts dans l'exercice de leurs fonctions », explique le lieutenant Nicolas Meuvret.
S'il y a un planning-type de la journée, inutile d'évoquer son bouleversement fréquent, interventions obligent. Après l'appel, suit normalement l'inventaire. Pendant une courte demi-heure, les sapeurs-pompiers inspectent tous les engins. On fait sonner les deux tons, compte les lances à incendie, déplie la grande échelle... Petit concerto entre tintements de ferrailles et mélodies, il faut le dire, un peu répétitives.
Du footing à l'intervention
À 8 h 30 sonne l'heure du sport quotidien. Un cocktail de sueur qui commence par un footing, de la caserne à Saint-Elme, soit 6 km, avant d'attaquer une partie de volley-ball. Comme pour rappeler que le travail n'est pas si loin, le cortège est suivi par deux véhicules d'intervention, et l'on comprend très vite ce dispositif.
À peine arrivés, les sapeurs-pompiers sont déjà sollicités du côté de Fabregas. Les camions, cabines d'essayage portatives pour certains encore en débardeur short, dévalent les artères seynoises. L'équipe arrive sur les lieux en moins de cinq minutes... en tenue, bien sûr.
Chaque jour un exercice réaliste
Après le quartier libre, de midi à 15 h (sauf interventions), les sapeurs-pompiers répètent une manoeuvre en conditions réelles. « L'exercice consiste à renforcer les automatismes à avoir sur le terrain », explique l'adjudant et chef de garde Anneville, qui coordonne l'entraînement.
Mardi, les hommes de François Barety ont répété la scène du secours à la victime, en hauteur. On déploie l'échelle, on y greffe le brancard. L'équipe de l'ambulance VSAV conditionne la victime sur le toit de la caserne, alors que l'équipe EPA (2) amorce son évacuation.
Fin des opérations : les sapeurs-pompiers s'occupent jusqu'à la fin de la garde, entre sports, détente et bonnes tranches de rigolade, symbole d'une union parfaite.
« Sur le terrain, il n'y a aucune distinction entre les professionnels et les volontaires. Ils viennent avec leur expérience, leurs qualités, et chacun s'enrichit de l'autre », conclut le lieutenant Meuvret, pompier volontaire il y a encore douze ans. « Seulement » cinq interventions perturberont la nuit - « c'était plutôt calme », d'après le standard.
1. Véhicule de secours et d'assistance aux victimes.
2. Échelle pivotante automatique.
source: Dimitri Vetsel - var matin