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Nicky
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Date du message : mardi 28 septembre 2010 à 04h13


Mixité sociale dans les HLM : le maire parie sur le long terme à La Seyne


Avec le projet de rénovation urbaine, le parc HLM s'est doté de logements sociaux neufs, comme ici aux « Jardins de Mathilde » à Gai Versant, un immeuble inauguré mi-septembre. photo: Laurent MARTINAT
Le parc de logements sociaux est en train de changer. Avec le Programme de rénovation urbaine (PRU) de Berthe et les nouvelles constructions, la ville a diversifié son offre, du très social à l'accession à la propriété.

Elle a aussi augmenté encore un peu le nombre de nouveaux HLM. « Nous étions à un peu plus de 19 % de logements sociaux, nous sommes aujourd'hui à 20,1 % », précise Marc Vuillemot, rappelant que La Seyne est l'une des seules communes du Var à respecter la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain).

Mais pour le maire et président de Terres du Sud Habitat, ces nouvelles constructions ne suffiront pas à créer de la mixité sociale. Selon lui, il faudra, au terme du PRU, changer les règles au sein de la commission d'attribution des logements de l'office HLM.

« Lorsque les opérations de démolition et reconstruction seront terminées, il faudra instaurer, immeuble par immeuble, un peu de mixité. Cela veut dire qu'en commission, quand on devra attribuer 15 logements, on en donnera 13 ou 14 à des personnes en très grandes difficultés et 1 ou 2 à des personnes moins défavorisées. Si on ne fait pas ça, on va reconstruire des ghettos dans des logements neufs », explique Marc Vuillemot.

Actuellement, « 90 % des locataires du parc HLM sont des personnes très défavorisées et 95 % d'entre elles sont concentrées dans le quartier Berthe », note le directeur de l'office, Joël Canapa. Pour Olivier Andrau, président de la commission d'attribution des logements à Terres du Sud Habitat, « pendant des années, la politique de La Seyne a été de loger en priorité les plus démunis. Aujourd'hui, il faut retrouver un équilibre ».

Marge de manoeuvre réduite

Peut-on vraiment inverser la tendance ? La marge de l'office est réduite. Plusieurs partenaires ont des quotas de logements en fonction du montant de leur participation financière. Par exemple, un nouvel immeuble financé à 50 % par l'État donnera droit à la moitié des logements pour des candidats proposés par la préfecture. « La mairie et l'office prennent les restes même si la commission fait plutôt bien son travail », confie Jean-Pierre Margier, représentant des locataires à la commission.

En outre, avec la loi Dalo (Droit au logement opposable), les dossiers de familles particulièrement pauvres sont prioritaires. Et selon Rachid Maziane, adjoint à la politique de la ville, La Seyne écope plus facilement de ces demandes que les autres communes alentours, ce qu'il juge « inconcevable » (1). C'est donc sur le long terme que la stratégie du maire pourra payer. A court terme par contre, Marc Vuillemot devra faire preuve de pédagogie. Dire à un locataire à la limite du seuil de pauvreté que le logement auquel il peut prétendre a été attribué à un autre ayant des ressources plus élevées, peut s'avérer politiquement compliqué. C'est un risque qu'il est visiblement prêt à prendre.

1. Un courrier signé par les administrateurs de l'office a été adressé au préfet. Ils se plaignent que les dossiers Dalo soient en particulier adressés à La Seyne.
source: Marielle Valmalette - var matin

...cordialement...Nicky...