Base nautique de Saint-Elme : un nouveau chenal de bataille
Les désaccords notoires entre Ports Toulon Provence, la mairie et le conseil général sur le réaménagement du port ont monopolisé les débats pendant plusieurs heures. Ici, Raphaëlle Leguen et le directeur général des service de Ports Toulon Provence. photo: Eric Estrade
Une étude pour permettre l'avivement du port a été lancée. Un débat houleux a éclaté hier autour des projets de réaménagement .
Un avis de tempête était lancé, en prévision de ce conseil portuaire. La météo ne s'était pas trompée. Le ton est très vite monté, hier matin, à la base nautique de Saint-Elme, entre Ports Toulon Provence, la mairie et le conseil général, lors de la présentation du budget primitif 2011.
Les représentants des usagers ont assisté, presque impuissants, à une énième passe d'armes entre des « partenaires » dont les désaccords sont criants.
Le syndicat mixte Ports Toulon Provence a prévu la création d'un chenal d'avivement pour un montant estimé à 1,32 million d'euros hors taxes (1).
Lancement d'une étude
Il y a deux semaines, le service « développement » de Ports Toulon Provence a lancé une étude sur le positionnement du chenal pour vérifier sa compatibilité avec les projets de réaménagement 4 et 4 bis.
« On a demandé au bureau d'études d'envisager d'autres solutions au cas où ce ne serait pas possible », a souligné Rémy Cassan-Barnel, directeur général des services à Ports Toulon Provence.
Cette dernière hypothèse a fait bondir Raphaëlle Leguen, présidente du conseil portuaire. « Je suis un peu surprise. Lors du conseil portuaire du 3 juin, le syndicat mixte s'était engagé à faire un chenal en accord avec un projet final. On ne se dirige pas vers ça. Si on ne présente pas un projet global, on aura du mal à trouver un écho auprès des partenaires financiers », a-t-elle souligné.
Selon le positionnement du chenal, le projet de réaménagement du port pourrait s'en trouver modifié, ce que craint la première adjointe.
« C'est juste une toute petite porte qu'on se laisse ouverte au cas où. Il ne faut pas se focaliser là-dessus», a répondu Rémy Cassan-Barnel.
Pas de réponse de la mairie
« On était d'accord sur l'urgence des travaux d'avivement. Il a été décidé de chiffrer le chenal. Il est normal que le syndicat mixte présente un budget en accord avec le conseil portuaire », a renchéri le conseiller général Gilles Vincent, par ailleurs très agacé de se retrouver assis en retrait de la table des discussions, côté « invités ».
Et de faire remarquer que « seuls TPM et le conseil général financent pour l'instant le chenal, on attend toujours la réponse de la mairie de La Seyne et de la Région ! »
La présidente ne se démonte pas : « Moi, en tant que représentante de la commune de La Seyne, je reçois (le 10 décembre, Ndlr) une demande de subvention pour un projet de 4,5 millions d'euros à Saint-Elme. On demande à la Ville de financer quelque chose qui n'a rien à voir avec ce qui était inscrit. »
« 4,5 millions, c'est le dragage, plus le chenal !, rétorque Rémy Cassan-Barnel. Si vous pensez qu'il faut présenter un budget global, on repousse encore les décisions à plusieurs années... »
Finalement, Raphaëlle Leguen propose un point d'étape sur l'étude du chenal autour du 15 février. La bataille se poursuit autour du chiffrage des projets.
A 11 heures, Gilles Vincent quitte la salle pour une autre réunion. Le budget primitif 2011 est voté - sans lui - à l'unanimité. Les tarifs d'amarrage, en augmentation de 2 %, ont été adoptés avec une abstention (2).