Disparition: la famille d'un Seynois entre espoir et abattement
Au Vendémiaire, dans l’appartement du père d’Abdellatif Margoum (à gauche), avec l’oncle et le frère du jeune seynois (photo ci-contre) disparu depuis 8 jours. Sans nouvelles, la famille imagine tous les scénarii possibles. photo: Dominique Leriche
Depuis sa disparition, le 28 décembre, ses parents et le commissariat se mobilisent. Mais les recherches restent vaines
Au Vendémiaire A6, dans le quartier Berthe à La Seyne, Mohamed et Latifa Margoum attendent toujours que leur fils repasse le seuil de la porte. « Je ne dors plus, je ne mange plus », affirme ce père de six enfants. Sur la table du salon, une pile de photocopies avec la photo d’Abdellatif Margoum, et cette mention : « Avis de recherche ». Cela fait 8 jours que ce jeune seynois de 21 ans a disparu sans laisser de traces. C’était le 28 décembre au matin (lire notre édition d’hier). Le jeune homme, intérimaire en maçonnerie - mais sans mission actuellement -, est sorti de l’appartement familial vers 11h. Il n’est pas rentré depuis.
« Il n’a jamais passé une nuit dehors »
Sa disparition a été signalée dès le lendemain, selon la famille. « Il est parti sans portable, sans portefeuille, juste en survêtement. D’habitude, il prévient toujours quand il s’absente. On s’est tout de suite dit : ce n’est pas normal. Abdellatif, il est cloué ici. Quand il n’est pas dans l’appartement, il est en bas de l’immeuble avec ses copains », raconte son frère aîné, Mohamed. « Je le surveille de la fenêtre, enchaîne son père, prénommé Mohamed lui aussi. Je surveille toujours mes enfants ». Sa femme, Khadija, pleure en silence. « On nous a dit qu’il fallait attendre, qu’il était majeur et qu’il était peut-être parti avec une copine. C’est impossible, il venait de se marier (sa femme est au Maroc, ndlr) et notre famille est soudée. Il n’a jamais passé une nuit dehors. Il nous l’aurait dit s’il comptait aller quelque part », soutient Latifa, la sœur d’Abdellatif. Tous les jours, la famille Margoum se rend au commissariat en quête d’informations. Ils repartent en général bredouilles.
« C’est un cauchemar »
Sauf hier matin, où ils ont appris qu’Abdellatif avait été aperçu le jour de sa disparition au bar-tabac « La Civette artistique », au bout du port, vers 13 h 30 (lire encadré ci-contre). Mais rien sur son emploi du temps depuis ce jour... « On devient fous, c’est un cauchemar. On a placardé la ville d’affiches. La nuit, je pars avec mon père et une torche visiter les immeubles de la cité. Il faudrait ouvrir les appartements vides, les squats. Il est peut-être là... On a été dans la forêt, au Faron, à Châteauvallon. On est même allé jusqu’à Marseille. Personne ne l’a vu, personne ne parle », raconte Mohamed, désemparé. « Au bout d’une semaine, tout est possible. ça peut être un kidnapping, il s’est peut-être fait torturer. Il est peut-être mort. On veut savoir où il est! », s’exclame Latifa. « On garde espoir, mais il faut qu’on nous aide », conclut son frère Mohamed.
Commissariat de La Seyne : 04 98 00 84 00.
Mohamed Margoum : 06 16 88 68 48.
source: Marielle Valmalette - var matin