Pour finir Porte-Marine la Ville passe à l'offensive
Laissé à l'abandon, non sécurisé et squatté, ce terrain appartenant à EDF-GDF empêche la réalisation de logements, d'un parking et d'une voie de liaison dans ce quartier en pleine réhabilitation. (photo: Eric Estrade)
La troisième tranche de l'Opération Porte-Marine (qui s'inscrit dans le cadre de la requalification du site des anciens chantiers navals), bien que lancée depuis des années, n'a toujours pas démarré.
La faute à une négociation qui traîne avec les propriétaires des lieux, les sociétés EDF-GDF. Aujourd'hui, le cas de ce foncier, bien que laissé à l'abandon, non sécurisé et squatté, empêche la réalisation de logements, d'un parking et d'une voie de liaison dans ce quartier en pleine réhabilitation.
Une question de prix
Les négociations amiables n'ont jamais abouti entre EDF-GDF et le mandataire engagé par la ville de La Seyne (la société d'économie mixte -SEM- Marseille Aménagement) chargée de réaliser l'opération. Le premier voulant vendre à 2 millions, le deuxième ne voulant pas lâcher plus d'1,5 million… Tant et si bien que, depuis le 23 août 2011, date de la fin de Convention publique d'aménagement (CPA) avec la SEM, la municipalité est désormais seule à pouvoir intervenir sur ce secteur.
C'est pourquoi le conseil municipal a validé le principe de recours à la procédure d'expropriation d'EDF-GDF, préalablement au lancement d'une déclaration d'utilité publique.
Pour Claude Astore, adjoint en charge de l'urbanisme, « l'ancienne municipalité, avant de démarrer ce projet d'aménagement, aurait dû maîtriser le foncier (c'est-à-dire régler le problème du site EDF-GDF). Car aujourd'hui, des propriétaires qui avaient acheté sur plan nous reprochent de ne pas tenir nos engagements ». L'élu justifie encore l'urgence : « Nous avons dû sécuriser le site ; il y a déjà même eu plusieurs départs d'incendies. Reste également la question de la dépollution de la partie appartenant à GDF… »
« Accélérer les choses »
Bref, pour la Ville, qui entreprend cette procédure d'expropriation, c'est « une façon d'accélérer les choses ». La menace d'une déclaration d'utilité publique qui pourrait suivre aurait pour conséquence le gel des négociations au profit de la venue d'un expert qui fixerait lui-même les prix. Claude Astore est persuadé que EDF-GDF n'a pas délibérément fait traîner les choses : « C'est un concours de circonstances si aucun accord n'a été trouvé jusque-là et je suis persuadé que EDF-GDF ne cherche pas à nous mettre des bâtons dans les roues. Pour ce grand groupe, c'est un site parmi tant d'autres… Mais je pense que la mise en place de cet outil administratif de la maîtrise du foncier est de nature à faire bouger les choses et à tomber rapidement sur un accord. »
GDF Suez, qui gère les négociations, assure pour sa part que des réunions sont prévues prochainement avec la commune et le constructeur et a redit sa volonté de céder ce site. La société assure également que la vente était sur le point d'être conclue avant le départ avec la SEM Marseille Aménagement.
Tout ça ne devrait donc plus trop tarder, à en croire les uns et les autres.
source: Jérôme Poillot - var matin