La griffe seynoise Molly Bracken conquiert la planète
Dans l'atelier de création, Catherine (debout, ici avec Fanny) vérifie chaque modèle des prochaines collections. (photo: Dominique Leriche)
Après des années dans la confection d'articles sous licence, Catherine et Julian Sidonio ont créé leur propre marque de prêt-à-porter féminin: découvrez l'histoire d'une marque
Poussez la porte de l'enseigne « Seize », rue Lagane à La Seyne, de « Passage de la mode » rue d'Alger à Toulon et découvrez, si ce n'est déjà fait, à travers quelques modèles, l'univers casual, liberty ou romantique de Molly Bracken. Depuis son lancement il y a bientôt 5 ans, la marque séduit à travers les âges. De 16 à 60 ans…
... Direction un entrepôt discrètement installé dans une zone d'activités commerciales, à La Seyne. C'est là que Molly Bracken a pris vie en 2008, et poursuit sa croissance sur la place internationale.
Rencontre à Londres, dans un théâtre
Dans un grand capharnaüm de portants, Catherine Sidonio vérifie les échantillons des collections hiver 2012 et été 2013. A ses côtés, Camille, Fanny, et autres employées de l'entreprise, gèrent les réassorts de la collection été 2012… « On travaille toujours sur trois collections en même temps », explique Catherine, la créatrice des modèles.
Avant même que la marque ne soit née, Catherine et son mari ont installé ici leur entreprise, après une quinzaine d'années sur Toulon.
Le couple s'est rencontré à Londres, où Catherine créait des costumes de théâtre. Rentrés en France « avec 8 000 francs », se souvient Julian, ils s'installent près des parents de la jeune femme, à Toulon.
«On était dans la fabrication de produits sous licence », résume Julian Sidonio, à la tête de l'entreprise. C'est au couple franco-anglais que l'on doit les premières casquettes New York Yankees en France… « Après, on a négocié les vêtements, ajoute Julian. « On créait les dessins, on lançait des collections ». D'autres licences -- dont Fubu - suivront… « On a bien travaillé ainsi, jusqu'en 2006, poursuit Julian, mais ma femme était fatiguée de ce système. Elle avait envie de créer pour elle… »
L'aventure « Molly Bracken » commence par un regard. Celui d'une mère, Catherine, sur sa fille, Justine, 16 ans alors. Et sur les vêtements qui lui sont proposés par d'autres. Denim taille basse, débardeur court, trop court parfois. Catherine a envie de « reféminiser » l'adolescence, de lui redonner l'ambiance jeunes filles en fleurs et romantique, proche de l'univers de David Hamilton… les idées fusent et, sous ses traits de crayon la marque prend vie.
Douze salariés à temps plein
Denim « de haute qualité » et tee-shirt fondent la marque Molly Bracken en 2008, dont Julian dépose le nom (lire par ailleurs).
Mais il faudra attendre les premières robes « liberty », empreintes de fraîcheur, présentées en septembre 2009 à Paris pour lancer véritablement la griffe, en France et au-delà. « Il n'y a que l'Amérique du Sud et la Russie qui ne distribuent pas notre marque !»résume Julian.
L'entreprise compte aujourd'hui douze salariés à temps plein, et « nous prenons des intérimaires en période de collection, pour gérer les commandes », relève Julian. Le nombre de salariés passe alors à plus de vingt.
Pour poursuivre son développement, l'entreprise cherche à présent un local commercial pour implanter son propre show room et espace de ventes. « Nous avons fait appel à un architecte de magasins, on a créé notre identité… », ajoute Julian. Reste à trouver le bon emplacement. A Toulon sans aucun doute. « Cela nous servira aussi d'exemples car nous recevons beaucoup de demandes de franchises ».
N'a-t-il jamais songé à déplacer son entreprise sur une place de la mode ? Paris, Lille ou autre ?«Catherine est Toulonnaise, sa famille est ici. Ce qui compte, c'est construire, créer et rester là. Si le produit plaît, il se vend… où que l'on soit. »
... @ suivre ...