Législatives 2012: ... le FN absent du second Tour ?
La 7e circonscription du Var (Infographie: Rina Uzan)
Les personnes sondées ne sont que 15% à annoncer leur intention de voter pour le candidat du Front national. Dans tous les cas, le député sortant UMP est en tête
Rien n'est jamais simple, ni acquis d'avance dans la 7e circonscription de La Seyne. Notre troisième sondage exclusif OpinionWay - Fiducial pour Var-matin le confirme en donnant au Front national un score qui pourrait l'éliminer au premier tour. Décryptage.
Une grosse surprise ?
Elle est de taille ! Plus que le score donné au député sortant UMP, le sondage interpelle par la faiblesse du résultat attribué au candidat du Front national. A peine 15 % des personnes sondées annoncent leur intention de voter pour Frédéric Boccaletti au 1er tour. Pour le second tour, il n'arriverait qu'en troisième position derrière la gauche en cas de triangulaire. Et une deuxième hypothèse dessine même la possibilité d'un deuxième tour sans le Front national. De quoi effectivement surprendre dans un territoire où, comme dans le reste du département, le FN est devenu la deuxième force politique.
D'autres surprises ?
Selon le sondage de var matin, le score de Jean-Sébastien Vialatte le dimanche 10 juin (40% des intentions de vote) serait en gros inférieur de 10 points à 2007. A l'époque, il avait été réélu au 1er tour avec 51,1% des voix.
Mais si l'on compare au 1er tour de la présidentielle, le député sortant rassemblerait plus de suffrages que Nicolas Sarkozy. Lequel avait obtenu 34,56% des voix. Le député sortant pourrait compter sur 83% des électeurs de Nicolas Sarkozy, sur 33% de ceux de François Bayrou mais plus étonnant sur 29% de ceux qui avaient voté Marine Le Pen.
Quant au score du candidat MRC/PS, (22% des intentions de vote au 1er tour), il serait supérieur à celui obtenu par François Hollande le 22 avril (20%). Mais rejoindrait grosso modo celui du nouveau président au second tour : 34 à 38 % pour Ladislas Polski, 38,15% pour François Hollande. A noter que le candidat MRC/PS attirerait dès le 1er tour 88% des électeurs de François Hollande mais aussi 18 % de ceux de François Bayrou. Et 16% de ceux de Jean-Luc Mélenchon malgré la présence d'une candidate du Front de gauche.
Et encore ?
Le faible score attribué par notre sondage à Arthur Paecht (divers droite) ne manquera pas non plus d'étonner certains. Avec 6% d'intentions de vote, l'ancien député UDF, ex-maire de La Seyne et Bandol et suppléant de Jean-Sébastien Vialatte en 2007, ne serait pas parvenu à rassembler la partie de la droite qui semblait vouloir tourner la page Vialatte. Les électeurs qui auraient pu lui être favorables semblent s'être tournés d'entrée de jeu vers le candidat UMP. Misant sans doute sur l'étiquette politique pour voter utile. On notera qu'au second tour, 34% des électeurs potentiels d'Arthur Paecht se tourneraient vers le député sortant, 19% vers le candidat FN et 11% vers le candidat de la gauche.
Qui gagne ?
Pour les personnes sondées, c'est le député sortant, bien sûr. Que ce soit dans l'hypothèse d'un duel avec la gauche ou d'une triangulaire avec le FN, Jean-Sébastien Vialatte l'emporterait haut la main. Rejoignant même dans le cadre d'un duel gauche/droite le score de Nicolas Sarkozy au second tour (62%). Il pourrait aussi compter sur 33% des électeurs de François Bayrou.
De quoi satisfaire celui qui occupe aussi la fonction de secrétaire départemental de l'UMP. Quant au candidat MRC/PS, même si ses partisans estiment son score annoncé sous-estimé, il peut tout de même se réjouir d'avoir fait mentir ses adversaires. Lesquels lui promettaient, vu son handicap de notoriété dans le Var et la 7e circonscription et le remue-ménage suscité par son parachutage, un sévère plantage.
Qui perd ?
Le candidat FN. Mais comment imaginer qu'entre le 1er tour de la présidentielle avec Marine Le Pen à 24,17%, Frédéric Boccaletti perde dix points ? Comment expliquer un tel revirement de la part des électeurs ? D'autant qu'aux cantonales, le même candidat FN avait obtenu 48% des voix au second tour face à un UMP. Sans oublier que Frédéric Boccaletti est à la tête du parti de Marine Le Pen dans le Var et que, jusqu'à preuve du contraire, la formation politique qu'il préside ne faiblit pas. Bien au contraire.
source: Mireille Martin - var matin