Berthe, « un quartier désormais intégré à la ville »...
Une volée d’architectes et urbanistes déambulant dans Berthe, le nez souvent en l’air... l’air plutôt content. L’image n’est pas banale et le passage du cortège paraît intriguer quelque peu les habitants du quartier Nord de La Seyne
Cette idée de réunir les seize équipes ayant œuvré aux dix-sept réalisations, de l’un des programmes de rénovation urbaine (PRU) comptant parmi les plus importants du pays, était une façon de leur « rendre hommage », explique Pierre de Riberolles, directeur du GIP Nouvelle Seyne.
« L’occasion de les faire venir pour qu’ils échangent, discutent ensemble » s’est ainsi présentée jeudi 3 octobre, jour où devait avoir lieu, un peu plus tard dans la soirée au centre social et culturel Nelson-Mandela, une rencontre-débat sur le thème « Architecture, urbanisme, cadre de vie : reconstruire la ville pour vivre comment ? ». Un « gros truc », pour le responsable de la structure Serge Léger. Un événement, précise-t-il, dans lequel s’imbriquent en réalité plusieurs éléments, à savoir un projet avec les habitants, deux expositions, etc.
Lequel, bien que s’érigeant sur les fondations du PRU, « n’a pas pour vocation de discuter précisément du PRU, mais bien des enjeux de la vie dans la ville et la banlieue ». Pour autant, plus de dix ans après l’écriture du schéma directeur du PRU, et à moins de deux ans de sa finalisation, la visite du quartier, guidée par le chef de projet, Jean-Yves Petit, a toutefois servi de socle au débat.
« On a ouvert le quartier »
Jean-Louis Duchier qui, avec son associé Nicolas Piétra, a conçu la résidence Rostand et la médiathèque André-Chedid (ils sont aussi les architectes du Théâtre Liberté de Toulon), devait d’ailleurs intervenir dans le cadre de la conférence pour évoquer « l’habitat de demain». Sa conception du sujet s’illustrant évidemment par ses réalisations dans le quartier qu’il décrit comme « un programme innovant, notamment du point de vue de sa mixité fonctionnelle ».
« L’ensemble, argumente-t-il, associe des logements, des commerces et la médiathèque, une structure qui profite à toute la ville et même au-delà ». Il se fait ainsi un plaisir de rapporter les propos du maire PS Marc Vuillemot, qui faisait, un peu plus tôt, part du constat suivant : moins d’un an après son ouverture, des habitants des communes avoisinantes ont déjà leurs habitudes à la médiathèque André-Chedid (et leur carte d’adhérent).
« Le défi, poursuit l’architecte, c’était que le bâtiment soit vraiment ouvert sur la ville. Nous voulions inciter les gens à venir. » Plus généralement, d’après lui, c’est cette manière d’aborder le PRU qui fait que « ça a bien fonctionné » : « On a ouvert le quartier, insiste-t-il, on a ouvert des espaces structurants… » Pour Jean-Louis Duchier, « le dénominateur commun dans tout ça, c’est le paysagiste qui a traité tous les espaces publics. » Ce dernier, Guerric Péré (agence Ilex), intervenait d’ailleurs également dans le cadre de la conférence-débat.
Du coup, fait observer l’architecte de la médiathèque, « le quartier est désormais bien intégré à la ville »
Si les urbanistes s’accordent à dire qui le résultat tient à « un travail collectif », l’adjoint délégué à la Politique de la Ville, Rachid Maziane, soulignera pour sa part : « Ce travail, nous avons voulu le conduire avec les habitants, avec les services de la ville et l’office HLM Terres du Sud habitat. » Aussi, ce qui lui a « semblé intéressant, c’est de croiser l’expertise des savoir-faire [des architectes et urbanistes, ndlr] avec l’expertise d’usage ».
Thomas Dryjski, qui, avec Paul Chemetov, a élaboré le schéma directeur, avait trouvé « une poche à l’écart de La Seyne ». « Aujourd’hui, conclut-il, j’ai l’impression d’être dans une ville normale ».
source: LAURENCE ARTAUD - la marseillaise