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Nicky
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Date du message : vendredi 24 janvier 2014 à 16h35


L'Amians: mémoire des chantiers navals de La Seyne


Près de trois cents anciens travailleurs des chantiers ont assisté à l'assemblée générale qui s'est tenue hier soir, à la Bourse du travail (photo: Eric Estrade)
L'Association de maintien des intérêts des anciens salariés des chantiers navals de La Seyne (Amians) a tenu son assemblée générale le 23/01/2014, à la Bourse du travail

Devant près de 300 membres, le président, Lucien Conac, s'est attaché à faire un rapide bilan de ces 25 années d'existence. Ou plutôt, de faire le point sur les relations, plus ou moins bonnes, que ces défenseurs de la mémoire des chantiers ont entretenu avec les maires successifs depuis leur fermeture.

Marc Vuillemot à l'honneur

Du premier, Charles Scaglia, il se rappellera qu'il a « laissé un champ de ruines, en se dépêchant de raser les chantiers pour être certain qu'aucune entreprise ne puisse venir s'y installer». Que le deuxième, François Hérisson, les a « aidés à mettre en place un petit plan social pour une trentaine de copains en situation particulièrement difficile ». Le troisième, Maurice Paul : « Cet ancien des chantiers et adhérent de l'Amians nous a laissé la zone industrielle Joseph-Grimaud, dont le nom à lui seul est déjà un hommage aux travailleurs des chantiers, ainsi que l'école des métiers de la mer. »

Arthur Paecht, lui, laisse un souvenir amer : « Lors de l'inauguration du Parc de la Navale, il nous a laissé une petite plaque commémorative en tôle, qui ignore superbement et volontairement l'existence passée du chantier, pour mieux le faire disparaître de la mémoire collective ».

Quant au maire actuel, présent chaque année, il a bien fait de venir : « Aujourd'hui, tous ceux qui passent la porte principale voient tout de suite la superbe sculpture (à laquelle la Ville a participé financièrement, Ndlr) de notre ami René Gramondi, en hommage aux générations de travailleurs. Cela ne nous rend pas l'entreprise assassinée, mais ça nous rend notre honneur et notre mémoire. Et c'est déjà beaucoup ». Puis il a énuméré « les panneaux explicatifs du chemin de la Navale installés dès la première année de mandat », « la plaquette sur l'histoire des chantiers tirées à 4 000 exemplaires et financées par la Ville », «le désormais traditionnel passage de la porte des chantiers »... Et de saluer « la perspective dans la rade d'une filière de déconstruction des navires, l'arrivée du chantier d'entretien et de réparation navale Monaco Marine ». Ou d'espérer, « même si ça ne fait pas l'unanimité», la construction du casino « qui apporterait des emplois ».

Travail avec les écoles

Puis Lucien Conac a évoqué le travail effectué avec les écoles, depuis cette année, en partenariat avec l'Éducation nationale et, là encore, avec la municipalité : « Ce travail est important quand on constate que beaucoup de jeunes Seynois ne savent même pas qu'il y a eu un chantier naval, alors qu'il a été l'essence même de cette ville. Nous leur faisons découvrir leurs origines, leurs racines, nous leur faisons connaître ces merveilleux navires nés dans nos chantiers et qui sont partis à la conquête de toutes les mers du monde. Mais nous leur expliquons aussi ce que fut la vie des gens à diverses époques. Qu'il a fallu, par exemple, de nombreuses luttes sociales pour qu'une loi, en 1872, interdise le travail des enfants de moins de 10 ans et limite à 12 heures la journée de travail pour les autres ».

Il a, enfin, lancé un appel à ses membres : « Il serait bien que certains d'entre vous viennent participer aux futures séances ». Six rencontres avec les scolaires sont d'ores et déjà prévus avec des classes de CE2, CM1 et CM2, entre mi-mars et mi-avril. La transmission est en marche.
source: J.P. - var matin