Un an après, le tube sud du tunnel de Toulon a fait son trou
Longtemps attendue, souvent annoncée et reportée, l'ouverture du second tube du tunnel de Toulon a tenu nombre de ses promesses
Depuis sa mise en service, 10 millions de véhicules ont déjà emprunté le second tube du tunnel. L’occasion, pour ce premier bilan, de répondre à 18 questions sur le fonctionnement de cet ouvrage. Espéré, attendu depuis tant d'années le second tube du tunnel de Toulon a immédiatement été adopté ...
Un an après sa mise en service, il fait partie intégrante du paysage. Améliorant le quotidien des automobilistes et changeant l'image de la ville pour des milliers de vacanciers qui n'associent plus forcément Toulon à un bouchon géant. L'ouvrage s'avère tellement indispensable que sa fermeture pour quelques heures provoque la colère des usagers et une pagaille monstre d'un bout à l'autre de l'agglomération.
Si, avec plus de 10 millions de passages en un an, son « succès » est indéniable, ce (très) cher ouvrage a-t-il véritablement été à la hauteur de tous les espoirs placés en lui ? Bouchons, pollution, sécurité.. Var matin passé au crible l'après-tunnel. Nous reviendrons demain sur les autres questions : feux de régulation et élargissement de l'A57.
On respire mieux en centre-ville
Le tunnel de Toulon a offert une bouffée d’oxygène au centre-ville. Ce ressenti, formulé par nombre de riverains (lire ci-dessous) est confirmé par Air Paca, structure chargée de surveiller la qualité de l’air dans la région. « Nous avions réalisé une première étude dans les trois mois suivant l’ouverture du second tube », explique Benjamin Rocher, ingénieur d’études et de modélisation.
« Ce travail s’appuyait sur les données relevées sur nos trois stations toulonnaises : une située du côté de l’ex-hôpital Chalucet, une autre à l’entrée ouest de Toulon (carrefour Ville vieille) et la troisième à l’intérieur de l’arsenal. » Chaque dispositif effectue des mesures tous les quarts d’heure sur différents types de particules. « Sur le dioxyde d’azote (NO2), qui est LE polluant emblématique du trafic routier, nous avions enregistré une baisse significative. Jusqu’à 30 % sur le site “arsenal” ».
Moins de bouchons, moins de pollution
La qualité de l’air se serait ainsi améliorée, grâce au tunnel, alors même que le nombre de voitures qui circulent n’a, lui, pas baissé. La réduction des bouchons explique en partie cette chute des taux. « Un véhicule émet le moins de polluants lorsqu’il roule à 70 km/h. Au-delà, et surtout en dessous, l’émission d’agents est plus élevée.»
La réduction des bouchons explique en partie la baisse. Autre conséquence du tunnel : le déplacement du trafic a aussi déplacé la pollution. Les particules émises par les véhicules empruntant le tunnel sont évacuées à l’entrée et la sortie de chaque tube, « épargnant » ainsi le centre-ville. Cela vaut tout particulièrement pour les poids-lourds, qui n’étaient pas admis dans le tunnel jusqu’à l’entrée en service du second tube, il y a un an.
Afin d’avoir une idée encore plus précise des bienfaits de la traversée souterraine sur l’air respiré à Toulon, Air Paca travaille actuellement sur une étude de grande envergure, qui met en parallèle aux données de qualité de l’air celles du trafic routier. Ses résultats sont attendus d’ici le mois de juin prochain. Il permettra de connaitre l’évolution sur plusieurs années, en comparant des scénarios avec ou sans tunnel.
source: Christophe GAIGNEBET, Catherine PONTONE et Marielle VALMALETTE - var matin