Message

Nicky
webmaster

Voir plus


Date du message : lundi 10 mars 2014 à 09h16


Municipales 2014: "Sans étiquette": le parti qui n’en finit pas de monter dans le Var


Toujours plus nombreux, les candidats « sans étiquette », par conviction ou pragmatisme, refusent d’être classés dans une famille politique. Y compris quand ils appartiennent à un parti

Ne leur mettez pas une étiquette sur le dos. Ils n'en veulent pas. Par conviction ou par pragmatisme, les candidats qui se présentent aux électeurs sans couleur politique affichée sont de plus en plus nombreux. Et pas seulement dans les petits villages où les conseils municipaux « d'intérêt local » sont presque de rigueur. Sur les 341 listes en présence pour le 1er tour dans les communes de plus de 1 000 habitants, 209 se déclarent officiellement « sans étiquette ». Et seulement 82 se réclament clairement d'un parti, (sans tenir compte donc des « divers droite » et « divers gauche »).

Défiance

Faut-il voir dans cette abondance de « sans » la conséquence de la défiance que suscite désormais les partis politiques chez les Français ? Ou plutôt l'envie de s'adresser à toute une population « sans barrière » politique, laquelle forcément détourne du candidat politisé une partie des électeurs ?« Mon parti, c'est ma commune ! » : c'est sans doute la déclaration que l'on entendra le plus durant cette campagne. Déclinée sous toutes ses formes par les candidats, y compris ceux qui appartiennent bel et bien à un parti.

L'exception Front national

Du coup, la seule formation où l'on est sûr qu'aucun de ses membres se présente sans étiquette, c'est le Front national. En 2008, certains, dans le Var, accusaient les militants du FN d'avancer parfois masqués et de « se cacher » dans des listes sans étiquette. En 2014, tout a changé : l'appartenance au Front national est clairement revendiquée. D'Esparron (334 habitants) à Toulon, le parti de Marine Le Pen aligne 37 têtes de liste.

Pour le reste, à gauche comme à droite, on retrouve non seulement des maires sortants, appartenant notoirement à tel ou tel parti, qui n'éprouvent pas du tout la nécessité d'afficher leur étiquette. Mais aussi des élus au conseil général ou au conseil régional qui font de même.

Un certain malaise

Finalement, c'est du côté des parlementaires qu'il n'y a pas de surprise. Les sept des huit députés UMP, qui sont tête de liste, se sont tous officiellement déclarés en préfecture sous l'étiquette de leur parti. De même pour les deux sénateurs-maires, candidats à leur succession.

Cette façon de choisir « le parti des sans étiquette » n'est pas au goût, on s'en doute, des deux grands partis de gouvernement. Toutefois, en cette « période sensible », personne n'a envie de nourrir ouvertement la polémique sur tous ceux qui ne revendiquent pas leur couleur politique. Car, au PS comme à l'UMP, rien n'est simple. Les socialistes redoutent de payer très cher dans les urnes l'impopularité du président et de son gouvernement. Quant à l'UMP, qui base sa stratégie de reconquête sur les municipales, son image a quelque peu souffert ces derniers temps...

La politique attendra

En tout cas, les candidats qui ont choisi de se déclarer sans étiquette ont tous des arguments à faire valoir. Certains ne se retrouvent dans aucun parti et votent indifféremment gauche ou droite, selon les élections ou les candidats. D'autres admettent la difficulté à trouver un nombre suffisant de colistiers politisés dans leur commune. Et tous défendent la nécessité de rassembler des sensibilités différentes et de laisser la politique au seuil des affaires de la commune. « C'est la voie de la sagesse ! », affirme le maire sortant d'une ville moyenne qui préfère ne pas utiliser l'investiture de son parti.
source: Mireille Martin - var matin