Européennes 2014: "Le faux Duel" ...
C’est la supercherie de ces élections européennes : elles se résumeraient au duel entre les pro-européens - qu’ils se revendiquent de la droite classique ou de la famille social-démocrate - et les partis populistes et d’extrême droite
Gommée du paysage politique, la gauche anti-libérale, profondément attachée à l’idéal européen mais résolument opposée à la dérive austéritaire et technocratique de la construction de l’Union. Une gauche qui, de la Grèce à la France, du Portugal à l’Italie, en appelle à la rupture et à la refondation. Une gauche qui propose une alternative conséquente et donc redoutée. Est-ce pour cette raison que les feux politico-médiatiques préfèrent se concentrer sur la poussée annoncée - espérée? - de l’extrême droite dans toutes ses variantes ?
Cette percée, si elle se réalisait, ne changerait en rien le cours actuel des politiques européennes. Elle serait publiquement agitée comme un épouvantail alors qu’en coulisses, les maîtres d’oeuvre de la «concurrence libre et non faussée» et du traité transatlantique continueraient à présider au destin du Vieux-continent. Pour sortir de l’impasse et du déclin, l’Europe n’a pas besoin d’encore plus de droite, de repliement, de populisme. Mais de retrouver les valeurs de justice, de solidarité, de coopération, de citoyenneté. Ce rappel à l’essentiel ne vise pas à sous-estimer les dangers provoqués par l’avancée des thèses des courants extrémistes. Notamment en France. Après ses résultats des municipales, le parti lepéniste vise la première place avec un score qui franchisse la barre des 20%.
Favorisé par l’abstention, cet objectif ne relève pas de la fiction. Mais s’il était atteint, il confirmerait la gravité de la crise économique, sociale, démocratique, morale de la société française. Il accuserait l’incapacité des gouvernements depuis trop longtemps à répondre aux aspirations populaires. Il révélerait les insuffisances de la gauche de transformation sociale à crédibiliser l’alternative qu’elle souhaite incarner ... Jean-Yves Camus : "ll n'y a rien qui ressemble à un raz-de-marée des partis d'extrême droite en Europe
source: Christian Digne - la marseillaise
