Immobilier - le marché seynois est très contrasté ...
Le marché de l'immobilier dans le centre-ville délaissé en faveur des quartiers sud
Alors que l'activité se maintient dans les quartiers sud, l'habitat en centre-ville ne trouve plus preneur malgré ses bas prix. Même les investisseurs sont frileux ...
Paupérisation. C'est le mot qui revient le plus souvent dans la bouche de M. Papazian, l'un des professionnels de l'immobilier que nous avons rencontrés pour connaître la situation du marché seynois.
" C'est un marché très contrasté selon les quartiers, entre le sud, le nord et le centre-ville ", expose M. Papazian. " Au centre-ville, le marché s'est effondré en raison d'une paupérisation flagrante. C'est un secteur dans lequel nous travaillions très bien autrefois, avec les investisseurs et les primo-accédants qui trouvaient sympathique de vivre là. Tout ça est terminé. "
Même son de cloche auprès de l'agence Delmonte - Prandi, située rue Hoche, qui a assisté au déclin du marché au centre-ville.
"C'est sinistré, très difficile à vendre", assure-t-on à l'agence. " Il y a d'ailleurs de bonnes opportunités à trouver et de bons investissements à faire, car les prix sont très bas. Ce n'est plus qu'un marché de placements. C'est difficile de trouver population plus défavorisée. "
En centre-ville, un 30 mètres carrés, s'il est à peu près propre, se vend 60 000 e. Un 60 mètres carrés part à un prix un peu plus élevé à 2 500 e le mètre carré. Les T3 étant plus demandés que les T1.
"En revanche, autour du centre, dès qu'on s'éloigne à 100 mètres et qu'on a un jardin, on vend plutôt bien ", indique M. Prandi. " Mais les acquéreurs sont très exigeants. Ils peuvent se le permettre car il y a beaucoup de biens à la vente. On constate une préférence pour les appartements en rez-de-jardin ou les maisons. Beaucoup d'acheteurs cherchent un bien avec un extérieur. Sans jardin, il faut franchement baisser le prix pour vendre. Sauf dans les immeubles neufs. "
Les prix sont intéressants au sud
A contrario, dans le sud, à partir de Porte Marine, jusqu'à Saint-Mandrier et Six-Fours, le marché se porte bien.
" Les prix sont raisonnables. A aucun moment, ils n'ont explosé. La qualité de vie est la même qu'à Six-Fours avec des prix beaucoup plus intéressants ", indique M. Papazian.
Les impôts restent un frein mais selon le professionnel, "quand on dresse des tableaux de comparatifs, il n'y a pas un delta si important qu'on peut l'imaginer. Bandol est plus cher que La Seyne. L'écart se comble peu à peu avec Six-Fours. "
Les infrastructures sont un frein
Le gros frein serait plutôt à chercher du côté des infrastructures. " L'accessibilité est à revoir. Les élus qui se sont succédé ne s'en sont pas occupés. Prenez la corniche de Tamaris, par exemple, la route est défoncée. Il n'y a pas de voie cyclable. C'est lamentable. "
L'image du centre-ville serait aussi un facteur pénalisant pour l'activité immobilière seynoise.
" Les gens sont catastrophés de la situation. Nous dirigeons ceux qui veulent investir vers Sanary et Six-Fours, souligne M. Papazian. Heureusement que certains se disent "on va rester à La Seyne". Il y a des habitants à Tamaris qui font adresser leur courrier à Tamaris-sur-Mer, plutôt qu'à La Seyne-sur-Mer. "
La loi de finances n'a pas non plus encouragé les investisseurs qui se tournent moins vers l'immobilier en raison de la taxe sur la plus-value. " Les gens hésitent même à acheter une résidence secondaire en France. Ils se tournent vers le Portugal où c'est nettement plus intéressant. Un billet d'avion vers Lisbonne ou Porto coûte moins cher qu'un Toulon - Paris. "
Les vendeurs peuvent donc compter sur les primo-accédants seynois qui font le choix de rester à La Seyne, les familles recomposées qui rachètent un bien, et les seniors qui achètent une résidence secondaire destinée à devenir une résidence principale à court ou moyen terme. " Le marché au sud se maintient en partie grâce aux retraités ", confirme M. Prandi ... Les quartiers sud seynois restent un lieu où il fait bon vieillir...
source: C.h.-b. - var matin
