Contester son dossier de crédit immobilier, une fausse bonne idée ?..
Des sociétés font miroiter aux particuliers d'importantes économies s'ils attaquent l'établissement qui leur a accordé leur prêt immobilier (photo: AFP/BERTRAND LANGLOIS)
Vous ne vous en doutez sûrement pas, mais il y a de fortes chances pour que votre contrat de prêt immobilier contienne des erreurs. « Dans les dossiers de crédit que nous analysons, plus d'un sur deux ne respecte pas la loi », affirme Laurent de Badts, associé-fondateur des Expertiseurs du crédit
A l'instar d'autres entreprises, cette société se fait fort d'aider les particuliers à contester leur dossier de crédit immobilier, en leur faisant miroiter des dizaines de milliers d'euros d'économies.
Comment décocher le gros lot ? En attaquant l'établissement de crédit devant la justice. Ces dernières années certains tribunaux (cours d'appel d'Aix-en Provence, de Grenoble, de Metz, de Lyon, de Paris...) ont donné raison aux consommateurs.
Leur jugement : le taux du crédit fixé par la banque (entre 2,8 et 3 % en moyenne aujourd'hui sur vingt ans), est remplacé par le taux de l'intérêt légal, soit 0,04 % en 2014. Sur un prêt de 240 000 euros sur vingt ans, l'économie atteint plus de 89 000 euros.
Mais ces sociétés oublient de dire que même en cas d'erreur flagrante, le particulier n'est pas certain de gagner à tous les coups. Surtout, il faut avoir le temps et les moyens de mener une telle action en justice.
Les erreurs les plus fréquentes
La plupart des erreurs concernent le TEG (taux effectif global), qui contrairement à ce qu'oblige la loi, n'intègre pas toujours l'ensemble des frais qui ont conditionné l'octroi du crédit.
Pour calculer un TEG, la banque doit ajouter au taux d'intérêt nominal qu'elle vous propose, les frais d'assurance DIIT (décès, invalidité, incapacité du travail), ceux de dossier ou de courtage, le coût des garanties (hypothèque ou caution), mais aussi le coût d'achat des parts sociales dans une banque mutualiste (Banque populaire, Crédit agricole, Crédit Mutuel,…) car certaines imposent d'être sociétaire pour accorder un crédit.
« Ces frais d'achat de parts sociales ou le montant de l'assurance lorsque le client fait une délégation auprès d'un autre établissement sont souvent oubliés », explique Laurent de Badts.
Deuxième type de bourde : de simples erreurs de calculs. Par exemple, le coût total du crédit doit être réalisé sur une année civile de 365 ou 366 jours. Or certains établissements utilisent encore les années bancaires (de 360 jours) pour les contrats avec les particuliers.
Enfin, il existe parfois des erreurs juridiques dans la rédaction. Par exemple, le TEG doit être indiqué par an et par période (mois ou semestre), alors que des établissements se contentent de donner sa valeur annuelle.
... @ suivre