Faut-il construire davantage de logements sociaux à La Seyne ?..
« Depuis la révision du Plan local d'urbanisme en 2011, tout programme immobilier doit comporter 30 % de logements sociaux » , rappelle le maire
Située sous le seuil légal de 25 %, la Ville de La Seyne se trouve face à un paradoxe : elle doit se conformer à la loi mais souhaite limiter l’urbanisation. Elle envisage aujourd’hui de racheter des biens existants
Dans une région de « cancres », La Seyne a longtemps fait figure - avec quelques autres - de bon élève varois du logement social. Il faut dire que le quartier Berthe a concentré, à lui seul, jusqu'à 3 500 logements sociaux. Aujourd'hui, le compte n'y est plus. La faute d'une part à la loi Alur qui a relevé le quota de 20 à 25 %. Mais il n'y a pas que ça.
« Avec le plan de rénovation urbaine, certains de ces logements ont été détruits et tous n'ont pas été reconstruits. Parallèlement, les nombreuses résidences privées à Porte Marine ont encore davantage fait baisser ce taux, qui avoisine aujourd'hui les 19 % », résume Marc Vuillemot. Il manquerait aujourd'hui à La Seyne environ 400 logements sociaux. Reste à savoir comment rattraper ce retard, afin d'éviter que la commune ne soit contrainte de s'acquitter d'une amende.
Logements mixtes
Le temps des résidences 100 % sociales semble bel est bien révolu. Le mot d'ordre, aujourd'hui, c'est « mixité ».
« Depuis la révision du Plan local d'urbanisme en 2011, tout programme immobilier doit comporter 30 % de logements sociaux », rappelle le maire Marc Vuillemot.
Mais difficile de faire remonter la courbe, d'autant que la municipalité souhaite avant tout limiter la constructibilité, notamment au sud, en raison des difficultés de circulation en centre-ville.
Une des pistes mises en avant par la Ville et l'office HLM Terres du Sud habitat : vendre du foncier afin de confier à des opérateurs la réalisation de programmes mixtes. « Une solution qui permet de proposer des logements très en dessous du prix du marché »,note Yves Gavory, président de TSH.
Autre stratégie : racheter des logements vacants ou des biens immobiliers à la vente. Méthode qui aurait le double avantage de réduire le nombre de logements privés tout en augmentant l'offre sociale sur la commune.
Attirer des actifs dans le centre
Autre avantage qu'aurait aussi cette méthode : elle pourrait permettre de redynamiser et de « dépaupériser » certains quartiers comme le centre ancien, principal objectif du second mandat de Marc Vuillemot. Et pour le maire, installer des logements sociaux pour cela ne relève pas du paradoxe, bien au contraire : « Je rappelle que ces logements ne sont pas réservés aux gens en grande précarité. Aujourd'hui, près de 80 % des Varois ont des revenus qui les rendent éligibles. »
«Aujourd'hui un couple avec des enfants qui touche moins de 3 800 euros peut en effet accéder au logement social»,confirme Yves Gavory. Des actifs qui, en consommant, pourraient redynamiser le commerce du centre.
Reste que cette démarche d'acquisition a un coût non négligeable. Elle pourrait être boostée si la commune est retenue, comme elle l'espère - au titre du Nouveau programme national de renouvellement urbain. La réponse est attendue cet automne.
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