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Nicky
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Date du message : lundi 4 août 2014 à 19h12


Rouffiac - Un pain des champs qui fait recette ...


Jérôme Ingremeau: "Je fais deux fournées par semaine. Cela suffit en saison creuse pour nourrir une petite famille et maintenir mon entreprise viable" (Photo: CL)
Jérôme Ingremeau vend son pain le lundi matin à la foire de Chalais. Ce "paysan boulanger" de Rouffiac fait sa farine bio et construit ses fours. Les gourmets sont ravis

En fabriquant de ses propres mains son four à pain il y a deux ans à Rouffiac, Jérôme Ingremeau ne se doutait pas à quel point sa vie professionnelle allait changer ... "Quand nous nous sommes installés dans la ferme familiale de Barbara, ma compagne, nous avons cherché le vieux four à pain qui existait jadis pour le remettre en état. Nous ne l’avons pas trouvé. Alors j’en ai fabriqué un moi-même", explique cet ancien ouvrier agricole de 40 ans, en précisant que le but était "dans un premier temps de savourer des pizzas, des plats mijotés, et autres spécialités faites maison".

Au fil des fournées, Jérôme Ingremeau affine son savoir-faire. Son "pain quotidien" est apprécié de la famille et des amis. Et pourquoi ne pas vivre directement de sa production de pain? D’autant que cette période coïncide avec son rêve de gosse: il devient agriculteur avec 28 hectares de terres bio à la location à Sainte-Souline.

Il décide alors de devenir "paysan boulanger". "Une entreprise individuelle paysanne ne pouvait que combler mes attentes. L’envie de faire du pain est venue ensuite, même si l’idée me trottait dans la tête." Au départ, il se fournit auprès d’une agricultrice bio pour la farine. La première fois qu’il fait son pain avec sa propre farine reste un grand plaisir: "Quelle satisfaction quand tout est fait par soi-même, avec l’amour de la nature et des belles choses qu’elle nous délivre! À force de sueur, c’est sûr aussi." Au grand bonheur des gourmets, Jérôme Ingremeau est désormais présent tous les lundis matin à la foire de Chalais.

Un deuxième four en construction

"Je fais deux fournées par semaine. Cela suffit en saison creuse pour nourrir une petite famille et maintenir économiquement mon entreprise viable. Évidemment, lorsque nos hôtes sont là, il faut doubler la production." Car le couple a ouvert depuis 2009 ce que tous deux appellent "un lieu de vie à la campagne" au lieudit "La Peyrolle" à Rouffiac. Des chambres d’hôtes où règnent "le respect de la nature et des hommes". Aujourd’hui, Jérôme Ingremeau maîtrise toute l’alchimie du pain, mais il passe trop de temps à son goût derrière les fourneaux. "C’est un four avec une petite voûte. Cela permet de monter plus vite en chaleur mais sa surface d’enfournage est faible. Pour 45kg de pain, je consacre neuf à dix heures par semaine."

Pour gagner en efficacité et avoir plus de temps libre pour son exploitation, le "producteur transformateur" construit un deuxième four. "Notre projet se concrétise tel que nous le voulions: respectueux de notre terre nourricière et inscrit dans une dynamique du territoire et du lien social", conclut Barbara Ingremeau. Pour les papilles exigeantes de ceux qui dégustent plutôt qu’ils ne consomment , c’est vraiment du pain béni.
source: Jean-Marc COIFFARD - charentelibre.fr