NPRU: Le centre ancien de La Seyne "pas assez pauvre" selon l'Etat
Réagissant, hier, à l'annonce de la liste des quartiers retenus pour le Nouveau programme de rénovation urbaine (NPRU), Marc Vuillemot a voulu tirer le positif de la situation (photo: Dominique Leriche)
Ne répondant pas aux critères, la commune ne bénéficiera pas du Nouveau programme de rénovation urbaine (NPRU). Le maire balance entre déception et ... satisfaction
L'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) a dévoilé, hier, la liste des nouveaux quartiers prioritaires, dits « d'intérêt national », qui vont se partager, sur dix ans, un pactole de 4 milliards d'euros. Choisis pour leurs « dysfonctionnements urbains les plus graves », il s'agit des 200 quartiers « où la pauvreté est la plus forte, et où les habitants ont le plus de mal à se loger correctement, à accéder aux services publics ou à des transports de qualité ». N'étant pas dans la liste, La Seyne ne profitera pas de la manne ! Pour autant, Marc Vuillemot veut tirer le positif de la situation.
« La Seyne n'est plus la ville montrée du doigt »
« Avec les critères objectifs assignés à l'Anru (à savoir la prise en compte des revenus des habitants), il n'y a plus aucun quartier de La Seyne repéré comme site ultra-prioritaire. J'en fais une lecture objective : trente années de politique de la ville, sur le plus gros ensemble d'habitat social du Var, ont porté leurs fruits ! ». D'où un motif de satisfaction : « Je suis content, puisque cela veut dire que La Seyne n'est plus la ville du Var que l'on montre du doigt, ciblée par les politiques publiques pour traiter les dysfonctionnements ».
Cela étant, la déception est aussi de mise.« On s'était dit, poursuit Marc Vuillemot, que comme le PRU avait très bien marché sur Berthe(lire ci-contre, Ndlr), on pourrait profiter de la nouvelle manne pour renouveler l'opération sur le centre historique. Car le cœur de ville cumule un ensemble de difficultés qui s'apparentent à celles des quartiers identifiés comme prioritaires : la situation économique des habitants, les conditions de l'habitat, la fonctionnalité des services publics, la dynamique économique, l'accès à la culture et aux loisirs, etc. Mais il faut croire que, si le centre s'est paupérisé, il ne l'est pas assez pour bénéficier des subsides de l'État ! Et on nous a fait comprendre que bien d'autres quartiers en France connaissent une situation bien pire que la nôtre... »
Une deuxième chance
Ceci dit, « tout espoir n'est pas perdu », ajoute le maire qui a fait de la redynamisation du centre ancien, la priorité de son mandat. « Nous sommes toujours éligibles au programme national de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD). Nous avons même été classés n° 1 des villes de notre strate ». Ce programme concerne en fait 200 quartiers qui pourront bénéficier d'une manne d'un milliard d'euros - par le biais des contrats de plan État / Région.« Je suis optimiste et je vais solliciter la secrétaire d'État à la politique de la Ville, les préfets de région et du département, ainsi que le président de la Région afin que nous puissions faire partie des 200 quartiers reconnus d'intérêt régional », affirme le maire, déterminé.
Marc Vuillemot dit vouloir « plaider sur notre savoir-faire : nous avons su mener notre PRU sur dix ans, malgré les complexités techniques et humaines. Et nous pouvons mettre cela à profit pour le centre ancien ». Le maire mettra aussi en exergue le fait que le centre ancien est« le carrefour entre le site des anciens chantiers, en pleine redynamisation (casino Joa, CPM, port de plaisance), et le pôle de compétitivité Mer Méditerranée, de l'autre côté. Il faut donc aller au bout de la logique en redynamisant le centre ».
Les contrats État/Région doivent être signés dans le courant du 1er semestre 2015. Le premier magistrat et ses équipes disposent donc de quelques semaines pour convaincre du bien-fondé de leurs arguments et, ainsi, éviter un deuxième revers dans l'attribution des subsides de l'État
source: M. G. - var matin
