Deux roquettes "traitées" ce mercredi au large des Sablettes à La Seyne
En avril 2013 déjà, une opération de déminage avait eu lieu au large des Sablettes, non loin des Deux-Frères. Objectif : neutraliser des engins explosifs qui dorment dans la baie. Si ces opérations de déminage n'ont pas de répercussion à terre, en mer, deux zones d'exclusion seront mises en place (photo: Dominique. Leriche)
La Marine nationale va procéder, ce mercredi, à une opération de dépollution pyrotechnique en baie des Sablettes. Deux munitions de 39-45 seront pétardées
Elles reposent par 33 m et 39 m de fond, en baie des Sablettes. À moins d'un kilomètre de la pointe du Baou Rouge. Oubliées là depuis la Seconde Guerre mondiale. Deux roquettes anti-sous-marines (ASM) de 375 mm, fabrication française, qui auraient pu finir leur morne existence dans l'anonymat de la Méditerranée, rouillant sur les sédiments pour les siècles des siècles.
Amen ? Dans le meilleur des cas. Car ces munitions de 300 kg, dont un tiers d'explosifs, auraient aussi pu être découvertes par un plongeur ou prises dans les filets d'un pêcheur du port de Saint-Elme… avec les risques engendrés par la manipulation de ces armes aussi anciennes qu'instables.
Un stock découvert en 2012
Au final, les deux munitions seront pétardées demain, mercredi, par l'équipe du Groupement de plongeurs démineurs de la Méditerranée (GPD). Une action planifiée de longue date par la Marine nationale, à une période de l'année où les baigneurs, plaisanciers et autres amateurs de plongée ne se bousculent pas dans les environs. Et une opération qui n'est pas non plus exceptionnelle dans le secteur.
«Un stock de ces roquettes ASM a été découvert lors d'une manœuvre en 2012. Elles étaient éparpillées un peu partout, explique Mathieu Fadde, chargé de l'opération de déminage pour le GPD. L'épave du bateau qui les a perdues, sans doute un navire qui chassait les sous-marins allemands, n'est plus dans le secteur. Mais, depuis deux ans, on traite ses munitions pour sécuriser les fonds.»
Plusieurs campagnes ont ainsi déjà été menées ces dernières années, pour une quinzaine d'objets neutralisés. C'est aussi à cette occasion que deux bombes américaines de 1.000 livres, trouvées dans le lot, avaient pu être traitées.
Demain, pas de surprise en vue, pour ce qui devrait être l'une des dernières interventions sur zone. Mais une intervention millimétrée.
«Ce genre de munition est programmé pour exploser à une certaine profondeur, donc il faut être vigilant. On ne sait jamais dans quel état se trouvent les systèmes de mise à feu», assure Mathieu Fadde.
Pour autant, le GPD et sa dizaine d'hommes missionnés pour l'occasion sont rodés à l'exercice. Et les plus grandes précautions seront de rigueur pour déplacer les explosifs, environ six kilomètres plus loin.
Là, l'objectif sera de contre-miner les roquettes entre deux eaux, pour éviter, notamment, de détériorer les fonds marins. Et il n'y aura guère, peut-être, qu'une petite gerbe visible depuis la côte pour marquer alors la disparition de ces funestes engins.
source: Ma.D. - var matin