"Cartel du yaourt" Plusieurs industriels laitiers dans le collimateur de l'Autorité de la concurrence
(photo: afp)
Selon le Figaro, l'Autorité de la concurrence enquête depuis trois ans sur des fabricants de produits laitiers soupçonnés de s'être entendus sur les prix. Parmi les entreprises visées par cette enquête, de grands groupes comme Lactalis, et des PME comme les Maîtres laitiers du Cotentin
Le quotidien Le Figaro publie ce mardi un long article sur le "cartel des yaourts". Selon nos confrères, l'Autorité de la concurrence enquêterait depuis trois ans sur plusieurs fabricants de produits laitiers frais vendus sous marque de distributeurs (MDD), dont Novandie, Senoble, Lactalis et Yoplait, soupçonnés de s'être concertés sur les prix et la répartition du marché.
Réunions dans des hôtels ordinaires de région parisienne ou en province (Le Figaro cite notamment un hôtel à Hérouville-Saint-Clair), carnet secret, téléphone souscrit au nom de la compagne d'un des participants: plusieurs indices font soupçonner la constitution d'un "cartel du yaourt", détaille le quotidien qui a consulté un document recensant les griefs reprochés aux producteurs par l'Autorité.
Selon l'organisme, "des échanges d'informations sensibles" ont permis aux grands producteurs ainsi qu'à des PME comme Laïta, Les Maîtres laitiers du Cotentin ou Alsace Lait, "une concertation destinée à coordonner leurs politiques tarifaires et commerciales".
Ils sont notamment accusés "d'avoir défini en commun des hausses de prix, de s'être coordonnés sur la chronologie d'application de ces hausses et de s'être coordonnés sur les argumentaires développés pour justifier ces hausses". Ils auraient aussi passé "un accord anticoncurrentiel sur la fixation des volumes en s'abstenant de capter des marchés détenus par des sociétés concurrentes".
Selon le quotidien, les accusés se sont défendus devant l'Autorité lors d'une réunion en novembre 2014 mais n'ont semble-t-il pas entièrement convaincu puisque l'organisme "s'apprête à sanctionner une petite dizaine" de fabricants. Ils s'exposent à une amende, qui devrait toutefois "être bien moindre que celles infligées aux producteurs de shampoings et de lessives", avance Le Figaro.
En 2011, trois fabricants de lessives s'étaient vus infliger par l'Autorité une amende de 361 millions d'euros pour s'être concertés pendant six ans sur leur prix et promotions.
source: francetv info avec AFP