HLM: comment éviter l'expulsion avec le Catex à La Seyne
Créé en février dernier, le Catex a déjà « désamorcé » plusieurs cas et appelle toutes les personnes expulsables à prendre contact avec ses membres, pour tenter de trouver une solution (photo: Dominique Leriche)
La trêve hivernale est finie. Le Comité anti-expulsions, qui succède au collectif du même nom, appelle les foyers les plus en difficulté à se manifester sans attendre. «Des solutions existent»
Personne n'est à l'abri : perte d'emploi, divorce, accident… En plus de la grande précarité dans laquelle se trouvent ces familles, il faut voir les dégâts psychologiques qu'une procédure d'expulsion engendre… Or, des solutions existent avant d'en arriver là».
Martine Santini est la présidente du Comité anti-expulsions (Catex), qui remplace le collectif du même nom, et semble disposer des outils et des connaissances qu'il faut.
«Nous avons créé cette nouvelle association en février dernier, car nous nous sommes aperçus que nous n'avions pas vraiment de poids face aux institutions. Nous avons choisi de fonder un comité pour avoir une reconnaissance juridique, pour être mieux entendus.»
«Éviter le rapport de force avec les institutions»
Un changement de statut rendu nécessaire, selon elle, après avoir constaté que le battage politico-médiatique provoqué par les actions du collectif, l'an dernier, a conduit à un rapport de force avec le bailleur social Terres du Sud Habitat (TSH) qui a pu compliquer les choses.
Vendredi, dans la permanence située au rez-de-chaussée de la résidence Les Prairies (1), à Berthe, Mme Santini, des membres du bureau, des bénévoles, entourés de personnes aidées, ont précisé l'état d'esprit dans lequel ils comptent aborder cette nouvelle période de lutte: «Depuis le 1er avril, c'est la fin de la trêve hivernale et les expulsions locatives vont reprendre. TSH semble vouloir s'inscrire dans une démarche de dialogue. D'ailleurs, le nouveau directeur général Patrick Guenguant a dit : ''Notre rôle n'est pas d'expulser mais de loger des gens…"»
L'office nous informe que cette année, treize personnes sont expulsables, dont cinq cas pour lesquels il estime ne rien pouvoir faire… Mais nous n'avons pas les noms.»
«Un cercle vicieux»
Aussi, le Catex appelle «toutes les personnes concernées à se manifester (1). Nous privilégions le côté humain, nous ne jugeons pas.» Et de rappeler que des cas ont déjà été solutionnés, comme en témoignait une mère de famille, enceinte, venue avec son mari: «On était dans un état de détresse complet. J'ai écrit à la direction de TSH sans réponse, je suis allé au service du contentieux, sans résultat. Même l'assistante sociale faisait des pieds et de mains pour trouver un terrain d'entente. Mais après avoir vu un article dans le journal, j'ai contacté l'association : on nous a pris en charge, et en moins d'une semaine on avait trouvé une solution. Nous sommes directement allés au service contentieux des HLM. Nous avons pu échelonner notre dette. Ça a été un soulagement, vraiment.»
Mme Santini reprend: «Et comme au bout de deux mois de loyer impayé, il y a suppression de l'APL… C'est un cercle vicieux».
Rappelant que quelque 300 locataires sont en contentieux avec l'office, elle enjoint aussi ces personnes à contacter le Catex avant que la situation ne dégénère. «Même si vous n'avez reçu qu'un commandement de payer, il faut réagir immédiatement.»
Le Catex ambitionne aussi de voler au secours de locataires du privé et d'intervenir sur tout le département. Mais pour ça, il faudrait plus de bénévoles...
source: J. P. - var matin
1.) Les personnes visées par une procédure d'expulsion, en situation d'impayé ou celles qui souhaitent aider le Comité anti-expulsion peuvent se rendre au local (le même que le comité de coordination des amicales CNL) situé au 364 avenue Jules-Verne, résidence Les Prairies (entrée 8), appeler le 06-46-81-17-40 ou écrire à catex83@free.fr
assistante sociale...
Bien sûr, quand ça les arrange, eux, ils interviennent, mais le citoyen "lambda", ils n'en n'ont rien à faire....