Un demi-millier de munitions détruites dans la rade de Toulon
Des opérations de déminage ont lieu régulièrement aux abords de la rade. Comme ici, en 2013, au large des Sablettes (photo: Dominique Leriche)
C'est un convoi sensible qui a traversé, lundi matin, la rade de Toulon. Pour ne pas dire un convoi « explosif »… au risque de flirter un tantinet avec le mauvais goût ...
Et c'est une non moins délicate opération qui s'est déroulée, mardi, au large de Saint-Mandrier ... Là, dans une zone qui atteint les 600 mètres de profondeur, la Marine nationale (via une société privée) a procédé, entre deux eaux, à la destruction de 500 «petites munitions». «Soit l'équivalent en potentiel explosif de 70 kg de TNT». Tout de même.
Des « restes » du sabordage de la flotte
Pour les autorités, la découverte de ces engins ne date pas d'hier. Depuis de longs mois, l'Établissement du service d'infrastructure de la défense (Esid) de Toulon mène une grande opération de dépollution pyrotechnique devant le quai Noël, au sud de l'îlot Castigneau. À l'endroit même où s'est déroulé, en 1942, le sabordage de la flotte.
C'est là, au cœur du port militaire, que la Marine entend faire place nette, puis construire des appontements. Ce, afin de préparer l'arrivée imminente des trois premières frégates nouvelle génération, les FREMM.
Lorsque nous avions rencontré Michel Rainero en fin d'année dernière, le directeur de l'Esid de Toulon nous avait confié avoir craint, au début des travaux, «tomber sur des bombes de 900 livres» qui auraient obligé les autorités à prendre des mesures d'évacuation, à terre, pour les contre-minages, en mer.
Au final, plus de 100 tonnes de déchets en tout genre ont été remontées, 20 tonnes de métal et 200 tonnes de pains de charbon datant de la marine à vapeur ... Côté explosifs, point de bombe imposante finalement, mais des « munitions, cartouches, douilles et autres petits obus ».
À quelques jours de la fin de la phase de nettoyage, ces «petites» dernières - du moins l'espère-t-on du côté de l'arsenal - ont été stockées en face de la pointe du Canier, lundi soir ... Et depuis mardi, ces vestiges de la Seconde Guerre ne sont plus ... «Pétardées», comme on dit dans le jargon.
source: Ma. D. - var matin