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Nicky
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Date du message : lundi 18 mai 2015 à 15h56


Etudes sur les pesticides dans l'air: le tour en 4 points dans le Var


Depuis 2012, insecticides, fongicides et herbicides font l’objet d’une étude dans la région Paca. Même dans une ville comme Toulon, ils se promènent en suspension. Alors, comment agir ?..

Dans l’air, on connaissait l’ozone, les particules et évidemment les pollens. Mais parmi les molécules (invisibles à l’œil nu) que nous respirons, il y a aussi, surprise, des pesticides ... Cette pollution atmosphérique est beaucoup moins connue et documentée que les pesticides présents dans l’eau du robinet ou les aliments – pour lesquels il existe une réglementation.

D’où la démarche de l’Observatoire des résidus de pesticides (ORP) Paca, qui dirige un plan de surveillance à l’échelle de la région. Le réseau Air Paca a commencé à collecter des données en 2012 – Toulon, Cannes, Cavaillon (zone rurale), mais aussi Avignon et Arles. Les résultats sont éloquents (1). Le tour en quatre points.

1. Les pesticides, c’est quoi?
Herbicides, fongicides ou insecticides sont des composés chimiques, utilisés pour protéger les cultures ou les récoltes, de maladies, parasites, ou herbes jugées indésirables. Les 500 substances actives homologuées pour la vente sont déclinées en de multiples produits. S’il existe des seuils à ne pas dépasser pour l’eau potable, comme pour les aliments, aucune réglementation n’existe, ni européenne, ni française, sur la présence des pesticides dans l’air.

2. Comment se déplacent-ils?
Les masses d’air transportent les polluants. Si on est sous le vent d’un épandage agricole, une partie des pesticides peut être transportée par le vent et n’atteindra jamais la plante censée être traitée. Un insecticide pourtant interdit depuis 1998 en France, le Lindane, est retrouvé dans presque tous les échantillons analysés en Paca, dont Toulon. Cette molécule très stable est donc toujours inhalée, 17 ans plus tard.

3. Qui les utilise?
Dans le Var, viticulteurs et horticulteurs sont conscients des enjeux, assure leur représentant, Alain Baccino. Les agriculteurs restent les principaux utilisateurs, bien qu’il soit difficile de quantifier le volume de produits phytosanitaires utilisé chaque année. En charge d’espaces verts, de jardins et d’espaces publics, les collectivités locales sont également de fortes consommatrices. Une trentaine de communes varoises s’est engagée à des degrés divers, dans la charte régionale “zéro pesticide”. Les particuliers, eux aussi, sont concernés. Sur le balcon ou au jardin, dès qu’ils utilisent des produits chimiques pour leurs fleurs… ou potager. D’ici 2020, une réduction de moitié des usages de pesticides est inscrite dans la loi Grenelle 1.

4. Ce qui est encourageant
Même si l’étude de l’ORP Paca est très récente, ses résultats montrent deux éléments fondamentaux : D’abord, on respire des pesticides même en pleine ville, même dans une grande agglomération comme celle de Toulon. La propagation dans l’air est donc une réalité à prendre en compte. Ensuite, là où l’utilisation des pesticides baisse localement, il y a tout de suite, une diminution de la pollution – à Cannes par exemple, où la ville a banni les pesticides ... Moralité "actuelle" : il n’y a pas de fatalité et rien n’est irréversible. À condition d’agir vraiment.

1. La synthèse 2013 est disponible sur le site : www.airpaca.org
source: var matin