Alexandre Reis a créé la première Rizière de Bretagne
Alexandre Reis, agriculteur installé à Evran (22) depuis un an, devant ses parcelles (ou bassins) expérimentales de culture de riz (photo: Thomas BREGARDIS)
Alexandre Reis est un audacieux. À 57 ans, il s'est lancé un défi : produire du riz en Côtes-d'Armor. D'ici à trois ans, il espère labéliser le premier riz breton ...
Avec des pluies diluviennes dignes des moussons en cette fin août, on pourrait se croire en Asie. Il n'y a guère que les températures qui changent. Un temps presque idéal pour Alexandre Reis. Cet agriculteur qui n'aime pas faire comme les autres fait pousser du riz à Évran (Côtes-d'Armor). En Bretagne...
"Ils m'ont ri au nez"
« Faire pousser du riz en Bretagne... Quand j'ai annoncé ça, la première fois, au centre français du riz, ils m'ont ri au nez », s'amuse aujourd'hui Alexandre. Mais le résultat est là.
Dans les trois bassins qu'il a creusés à côté de sa vieille ferme de 1764, des petites tiges vertes, semblables à des brins d'herbe, poussent gentiment depuis le mois de juin.
« Il y a cinq espèces différentes. Le centre m'a envoyé deux variétés françaises et une italienne. Grâce à des contacts en Asie, j'ai pu me procurer une variété vietnamienne et une plus spécifique du Mékong, envoyée par un producteur local. Ces cultures sont expérimentales. »
"Un riz de Bretagne pour bientôt"
Durant trois ans, ce cultivateur loufoque va examiner la production de chacune des espèces. Pour l'instant, c'est le riz français qui tient le haut du panier. Mais cette tendance peut s'inverser en fonction du temps, des températures, de la façon dont le riz a été semé... À la fin des tests, l'espèce qui sera la plus abondante sera retenue pour obtenir le premier label « riz de Bretagne » qu'il compte développer et vendre.
À l'origine de cette initiative, insolite au premier abord, un constat très pragmatique : « Nous avons tellement de zones humides en Bretagne... Nous ne savons plus quoi en faire. » Sur ses cinq hectares de terrain, Alexandre Reis a un étang, alimenté par une source. « C'était l'idéal pour une rizière », s'illumine l'agriculteur qui ose tout ... @ suivre ...