Message

Nicky
webmaster

Voir plus


Date du message : vendredi 23 novembre 2018 à 13h28


Décès de Jacques Chaunu: Le dernier Survivant de Meilhan
Décès de Jacques Chaunu: Le dernier Survivant de Meilhan

Décès de Jacques Chaunu: Le dernier Survivant de Meilhan - Jacques Chaunu, dont les obsèques ont été célébrées ce 21/11/2018 à La Seyne-sur-Mer dans le Var où il est décédé à l'âge de 94 ans, était le dernier survivant du Maquis de Meilhan à Villefranche-d'Astarac où le 07 juillet 1944, 74 patriotes résistants furent tués, massacrés pour certains, par des soldats allemands venus de Lannemezan. Cet homme qui a eu une vie très accomplie (père, grand-père, dix fois arrière-grand père, ancien professeur des arts et métiers, meilleur ouvrier de France en 1955 …) était un fidèle entre tous de la cérémonie qui chaque début juillet commémore «le massacre de Meilhan».

En 1939, à 15 ans, il avait fui sa Lorraine natale en compagnie notamment de sa mère et de son grand-père … Les «routes de l'exode» le conduiront plus tard à Masseube puis à Arrouède où avec d'autres jeunes patriotes il forme un corps franc de libération nationale (CFLN) Baptême du feu contre des miliciens avant que ce CFLN ne vienne grossir les rangs du bataillon du docteur Raynaud, cible des Allemands à Meilhan où Jacques Chaunu était arrivé le 24 juin.

«Quelques jours avant le 07 juillet nous avions été survolés par un avion d'observation …». La suite telle qu'il la racontait en qualité de «porteur de mémoire» de cette tragédie : «Au matin du 7 juillet, peu avant 7 heures, dans la brume, j'ai aperçu une colonne allemande et donné l'alerte. Nous avons tiré les premiers pour tenter de désorganiser l'encerclement qu'ils mettaient en place». Bientôt sous un déluge de feu allemand, le camion de munition des résistants explose ainsi que d'autres véhicules du maquis équipés de bouteilles de gaz. «J'ai compris que nous étions perdus, il fallait s'échapper. Avec le groupe d'hommes que je dirigeais nous sommes descendus dans un vallon à l'abri du feu des mitrailleuses pour gagner un coteau en forçant, à la grenade, une première ligne allemande. Mais il s'est immédiatement avéré qu'on ne passerait pas la seconde … Je suis parti alors vers un bois sur la gauche mais mes camarades n'ont pas voulu suivre. Ils ont tous été tués». Jacques Chaunu grimpe dans un arbre, s'accroupit sur une fourche et coupe des branches qu'il met sous ses pieds pour mieux se dissimuler «Les Allemands ne m'ont pas découvert mais j'ai pu les voir exécuter les blessés et les prisonniers. C'était insoutenable cet acharnement, cet aveuglement haineux, cette violence. Je n'ai retrouvé le bon sommeil que des années plus tard. Je n'oublierais jamais» ... source: B. D. - ladepeche