Pour le « Collectif tramway » la bataille du rail continue
Le mouvement, qui rassemble des associations pro-tramway, organise un débat public demain à 18 h, à la Bourse du travail.
La bataille pour un transport en commun en site propre (TCSP) dure depuis dix ans. Elle est loin d'être terminée. Alors que Toulon-Provence-Méditerranée (TPM) prévoit d'organiser un débat en conseil communautaire, probablement en juin prochain, le « Collectif tramway », qui regroupe plusieurs associations (1), a pris les devants en tenant des réunions publiques sur ce dossier. « Nous avons déjà eu des réunions à Toulon, La Garde, Le Pradet. À La Seyne, c'est une première », souligne Valentin Gies, porte-parole du collectif et président de Toulon@Venir.
Rendez-vous est donc pris demain, mercredi, à 18 h à la Bourse du travail. Plusieurs élus seynois devraient assister au débat. Mais le maire, en déplacement à Paris ce jour-là, sera absent.
Tramway versus BHNS
La réunion débutera par une présentation comparative entre le tramway et le BHNS (bus à haut niveau de service), ce dernier ayant la préférence d'Hubert Falco, le président de Toulon-Provence-Méditerranée.
Coût, durée de vie, capacité d'accueil, avantages et inconvénients, le « Collectif tramway » passe au crible tous les critères. Pour mieux donner l'avantage au tramway, que le collectif défend bec et ongles (2).
Si Valentin Gies déclare n'avoir rien contre le BHNS, il affirme que « ce mode de transport n'est pas adapté à l'agglomération toulonnaise ».
« Cela fonctionne bien pour de petite distance, mais pas pour relier toutes les villes de l'agglo », soutient-il.
Pour lui, seul le tramway répond en tout point aux attentes de la population. « Le tramway peut transporter 60 000 passagers par jour contre 40 000 maximum pour le BHNS. On devrait choisir le tramway sur ce seul critère », soutient-il.
Par ailleurs, le porte-parole du collectif affirme que le tramway est « plus rentable. Certes, la mise de départ n'est pas la même : 520 millions d'euros pour le tramway et 340 millions pour le BHNS. Mais l'écart est rattrapé en 15 ans, car le coût de fonctionnement du BHNS est deux fois plus important que celui du tramway », argue-t-il.
« La solution la plus rapide »
Le Collectif assure encore que le tramway est « la solution la plus rapide » pour se doter d'un transport en commun en site propre rapidement. « Entre 2007 et aujourd'hui, il ne s'est rien passé ou presque. Pendant ce temps, à Brest, à Dijon, à Reims, les élus ont pris la décision de faire un tramway, et ils l'ont fait. A Reims, il est en service. Si TPM décide de faire un tramway, elle peut prolonger la déclaration d'utilité publique (terminée depuis décembre 2010, Ndlr) et faire les travaux dans les deux ans et demi. En revanche, si le BHNS est acté, le dossier sera très compliqué à défendre juridiquement et sera forcément attaqué au tribunal », argumente encore Valentin Gies.
Une façon de répondre aux élus - dont le maire de La Seyne - qui réclament avant tout un TCSP opérationnel au plus vite, peu importe qu'il soit sur rails ou sur pneus.
1. Toulon@Venir, Toulon Var Déplacement, la Fédération nationale d'associations d'usagers des transports mais aussi des comités d'intérêts locaux de l'agglomération.
2. Le Collectif Tramway a lancé une pétition revendiquant près de 10 000 signatures.
source: Marielle Valmalette - var matin