Hôtel du port : une première année encourageante
Si le taux d'occupation à l'année n'atteint pas encore les 50 %, Franck Gascoin se dit globalement satisfait de ses douze premiers mois à la tête du Kyriad Prestige. Et fait preuve d'optimisme pour l'avenir de l'établissement. photo: Dominique Leriche
«Tout n'est pas tout rose. Mais la première année d'exploitation est globalement satisfaisante, meilleure que ce que beaucoup nous prédisaient ! » Franck Gascoin, directeur du Kyriad Prestige, a le sourire. Le bilan des douze premiers mois d'existence « montre que les investisseurs ont eu raison de croire en ce projet ».
Bien sûr, « tout n'est pas parfait. Sur un an, le taux d'occupation n'atteint pas 50 % ». Mais quand même, « beaucoup de signaux poussent à l'optimisme : pour l'instant, nous survivons, mais tout laisse à croire que demain, nous gagnerons de l'argent ».
À l'échelle d'une année, la clientèle se partage équitablement entre professionnels et touristes. « Avec de grandes disparités saisonnières : 80 % de professionnels en hiver, et inversement en été. »
Manque d'entreprises
L'été dernier, « l'ouverture s'est déroulée en fanfare, nous avons bien fonctionné jusqu'à l'automne ». S'ensuit un hiver « plus compliqué, où nous avons souffert. Hors saison, nous travaillons beaucoup avec des commerciaux, et nous nous sommes rendu compte à quel point l'aire toulonnaise et le département étaient fragiles et manquaient d'entreprises, de vitalité économique ».
À titre de comparaison, « tous les hôtels des villes moyennes de province sont pleins les mercredis et jeudi. À Toulon, pourtant une grande agglomération, ce n'est pas le cas, il y a très peu de brassage ».
L'hôtel se fait quand même connaître, « et bénéficie d'un bouche-à-oreille positif. Nous proposons un produit à destination d'une clientèle "corporate" assez jeune, ce qu'on ne trouve pas sur le secteur ».
Une destination loisirs
Concernant les touristes, « rien d'étonnant à ce que nous soyons complets en ce mois d'août, comme tous les hôtels du département. Mais nous avons été déçus, là aussi comme l'ensemble de l'hôtellerie varoise, par notre mois de juillet »
Le reste de l'année, « nous essayons de promouvoir La Seyne comme une destination loisirs ». L'établissement travaille avec des prestataires comme Wonderbox, Weekendesk ou lastminute.com, qui proposent de courts séjours clé en main. « Leurs commissions sont coûteuses, mais ils nous ramènent de la clientèle dans un rayon de 400 kilomètres environ. »
Le gérant a été « agréablement surpris par le dynamisme de La Seyne, notamment au printemps, où les manifestations notamment culturelles et sportives s'enchaînent quasiment chaque week-end », s'enthousiasme-t-il. Ceux-ci, « régates, festival de BD, carnaval vénitien, etc. », participent au remplissage de l'hôtel. « Plus que le palais des congrès de Toulon, qui propose finalement assez peu de gros rendez-vous. »
L'hôtel trouve également des clients parmi « les spectateurs du circuit du Castellet, différents acteurs de la réparation navale, ou encore avec les ferries toulonnais pour la Corse ». Mais « pas du tout avec les croisières, qui ne restent qu'en escale. Mais si La Seyne devient tête de ligne (1), cela changerait tout ! »
Les retours de la clientèle sont très positifs, comme le prouve par exemple l'excellente moyenne de 8,9/10 délivrée par les clients eux-mêmes sur le site spécialisé booking.com.
Acteur de la vie locale
Désormais, l'établissement souhaite devenir un acteur local à part entière. « Nous avons créé douze emplois, et contribuons à changer l'image de la commune en la présentant comme une destination touristique et de loisirs. Depuis le début du printemps, notre taux d'occupation n'est pas descendu sous les 70 % : autant de monde qui vient à La Seyne, emprunte des taxis, consomme dans les commerces de proximité ou mange dans les restaurants, puisque nous n'avons qu'un bar lounge. »
Au-delà de son taux d'occupation ou des retours positifs de la clientèle, Franck Gascoin se satisfait également « d'entendre beaucoup moins de critiques en ville sur notre établissement que lors de son ouverture l'été dernier ». Et à La Seyne, c'est un sacré signe !
1. C'est-à-dire que les passagers embarqueraient et débarqueraient de leur croisière à La Seyne.
source: var matin