Le chantier des Esplageolles est en cours de démontage
Photo : Dylan Meiffret
Le futur parking des Esplageolles, de 400 places sur quatre étages, devait être livré à l'été 2010. Mais les travaux sont définitivement arrêtés, et la grue a été démontée hier.
Stupéfaction autour du parking des Esplageolles. Le chantier, déjà désert depuis plusieurs semaines, subit un démontage en règle. Adieu grue, préfabriqués, machines et matériel de construction. Des ouvriers sont revenus et doivent quitter les lieux d'ici la fin de la semaine.
La mairie déclare ne pas connaître les raisons officielles de cet arrêt. Quant à l'entreprise Q-Park, maître d'oeuvre, elle se refuse à tout commentaire. « Nous ne souhaitons pas communiquer », répondait, hier soir, l'une de ses responsables.
Le parking de 400 places sur quatre étages devait être livré mi-2010. Retour point par point sur un dossier qui ressemble à un possible fiasco.
Ligne haute-tension
Mi-juin, les entreprises actives sur le chantier « tombent » sur une ligne haute-tension en creusant les fondations du futur parking. « Cette ligne 15 000 volts n'était pas répertoriée et nous avons dû la déplacer », expliquait le directeur des travaux de Q-Park, au début du mois. L'ensemble du chantier a été immobilisé jusqu'à mi-juillet, le temps qu'EDF refasse les réseaux.
Mais le chantier et sa quarantaine d'ouvriers n'ont pas repris.
« Dans un premier temps, on ne s'est pas inquiété, car on sait que les chantiers s'arrêtent souvent pendant l'été », indique Claude Astore, adjoint à l'urbanisme. « Puis, on s'est rendu compte qu'ils étaient en train de vider les lieux ».
Arrêt définitif
Depuis quelques jours, en toute discrétion, le chantier a effectivement redémarré. Mais pour mieux s'arrêter. Le démontage est devenu spectaculaire hier, quand la grue a été ramenée, morceau par morceau, sur le plancher des vaches.
« La mairie a fait constater par huissier que le chantier était démonté, en fin de semaine dernière », explique Claude Astore. « Nous aurions aimé pouvoir rencontrer Q-Park et décider d'une stratégie commune ».
Dures négociations
Si les sujets de frictions peuvent exister entre la mairie et son prestataire, aucun ne semble assez sérieux pour remettre en cause la construction d'un parking de 400 places, dans une ville où le stationnement est la difficulté quotidienne numéro un.
« Certes, des discussions tendues ont eu lieu », révèle l'adjoint au maire, « mais toute négociation est dure ».
Il y a notamment les revendications des parents d'élèves de l'école Martini, qui demandent un meilleur tarif, pour pouvoir se garer quand ils vont chercher leurs enfants.
Il y a aussi la demande de la mairie de négocier des places à un tarif préférentiel. Il y a surtout que l'équipe municipale actuelle estime « subir une délégation de service public », qui ne serait pas favorable à la commune.
Un contrat de 32 ans
Les liens entre la ville et Q-Park sont scellés dans un document qui délègue le stationnement du centre-ville à un privé pendant 32 ans. Q-Park s'engageait à rénover le parking Martini, puis à construire celui des Esplageolles. Ensuite Q-Park pouvait les exploiter, ainsi que le millier de places aériennes du centre, qui perdaient leur gratuité.
Le maire actuel, farouche opposant de cette délégation de service public, avait voté contre, en juillet 2007. Mais deux ans plus tard, c'est à lui que revient de gérer cet héritage. L'homme n'a jamais caché son dépit de mettre entre les mains de Q-Park tout le stationnement, devenu payant, du centre ville.
Question. L'arrêt du chantier peut-il remettre en cause ce document ?
Si elle reste à l'ordre du jour, une réunion est prévue entre la municipalité et Q-Park, dans la première semaine de septembre.
source: Sonia Bonnin - var matin