Ma communion solennelle
1950 J'avais douze ans et j'étais beau
Le jour ou pour la première fois j'ai croqué le seigneur, quel bonheur fut ce jour là.
Une année entière de préparation et de cours de catéchisme une heure par semaine après l'école et en plus le curé te filait des devoirs à faire à la maison en plus de ceux de l'école.
Moi ça ne m'a pas trop gêné parceque je les faisait pas mais revenons à cette grande journée de célébration.
Mes parents y pensaient au moins trois mois à l'avance. Il fallait habiller maman, le tailleur, le chapeau, les enfants, pour moi ça a été assez facile parceque ma marraine me passait le costard qu'avait porté le cousin l'année précédente. Un superbe costume gris à pantalon long qui m'allait merveilleusement bien. Avec le brassard je vous promez que ça en jetait.
Bon je passe vite les moments de la cérémonie religieuse parce que j'ai faim et ce qui m'attend là haut à la maison du quartier Barban est beaucoup plus intéressant.
La table est dressée sur la terrasse, une grande table de 45 couverts environ. Le menu a été étudié depuis des semaines, et après l'apéro viennent les plats traditionnels que l'on mangeait en ce temps là à la campagne.
Quelques pintades du poulailler ont été invitées aussi ou dess lapins, je ne sais plus.
Au dessert il y a la traditionnelle pièce montée que le patissier nous livre vers les quatre heures et des fruits.
Mon père est le responsable de la boisson et rassurez vous, il assure très bien le coup. Dans une trés grande bassine il a mis des pains de glace et autour, tout un assortiment de vins de la coopérative, du blanc, du rouge, du rosé et tenez vous bien, on ne regarde pas à la dépense, du Royal Muscat, le Champagne des pauvres. Nous on était peut être pauvre, mais heureux.
Bon, j'arrête là, je ne vous décrierai pas l'ambiance dans l'après midi, le soir et la nuit.
A présent les gens sont plus riches, ont des belles fringues et des grosses bagnoles neuves mais ils ne font plus la fête.