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Lucien
Modérateur - SAPEURS POMPIERS

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Date du message : mercredi 18 février 2009 à 13h18


Un rappel des faits
Georges, Michel, Patrick, morts au feu… Pourquoi?
Le 1er septembre 2003 un violent incendie de forêt, démarré depuis la veille à 9h30, sévit dans le massif varois des Maures. Confrontés à un relief très accidenté et à un fort vent tourbillonnant, les canadairs effectuent des largages qui n'ont pas leur efficacité habituelle. (Déclaration du COS, Commandant des Opérations de Secours)
Vers 18 h30, les conditions météo se dégradent (vent se renforçant, changeant d’orientation) . Le PC feu opte pour une stratégie défensive : les moyens engagés seront employés à la protection et la défense des habitations et des points sensibles (campings, etc..). Cela sera confirmé par le rapport interne des inspecteurs de la Direction et Défense de la Sécurité Civile.
A 19h30, le Maire de la Môle, fait une demande de secours, pour protéger le lieu dit "Plan de Suvière", où se trouvent - on le saura plus tard - un golf privé et un gîte rural, vide de ses pensionnaires évacués la veille, soit quatre grosses bâtisses de campagne et seulement six personnes, alors que le Directeur Départemental du Service de Secours et d’Incendie, a affirmé à la réunion d’information aux familles le 6 septembre 2003, qu’il se trouvait dans le gîte des femmes et des enfants terrorisés qui risquaient dans la panique de partir dans le feu.
Le chef du secteur sur mission du PC Feu, d'où il part, aprés qu'on lui ait dit de se débrouiller pour avoir des camions, effectue une reconnaissance et quantifie ses besoins à deux ou trois groupes (un groupe comprend 1 véhicule léger tout terrain et 4 camions dont un lourd), mais il ne suit pas l'option défensive décidée par le PC feu et compte prendre l'initiative en effectuant une attaque de flanc.
Plusieurs groupes sont alors échelonnés sur la route départementale D14 - une route montante et sinueuse dont la largeur n'excède pas 4m30 à l'endroit du drame, exposée au vent et bordée d'un fort couvert végétal - sont engagés. Le GIR (Groupe retardant, composé des camions de Barjols, Brignoles, Hyères et La Seyne) comporte 4 CCFS, camions lourds (poids total en charge de 19 tonnes) est lui, en deuxième position. Il est le seul à avoir une fréquence radio propre à ses missions, la 51 utilisée par tous ses véhicules, seul le chef de groupe posséde deux postes radio lui permettant d'avoir des liaisons extérieures à son groupe, derrière lui se trouve le groupe de Nans les Pins, puis Cavalaire, Marins-Pompiers, Gard, Bormes, puis Ginasservis, La Seyne, à des distances différentes, mais tous engagés sur cette D14
Le premier groupe de Pierrefeu qui précède le GIR, atteint le col du Périé, à environ 3km du Plan de Suvière. Son chef juge la situation délicate pour son personnel et décide de le mettre en protection en aval du col, à l'abri d'un mur de souténement. Ses propos sont : «  je me trouve dans une véritable « passe à feu », avec un feu violent qui monte sur nous »
De même, au fur et à mesure de sa progression, le chef du GIR voyant la lueur inhabituelle du foyer, relève que la situation est inquiétante (le couvert végétal est dense, quasiment un tunnel, un vent puissant balaye la route de face et entraîne une masse de feuilles mortes tourbillonnantes, la topographie du terrain n'est pas favorable). Il prends contact avec le chef de groupe de Pierrefeu, qui lui conseille fortement de ne pas s'engager, confortant ainsi son appréhension. Après concertation avec ses chefs d'agrés, il décide d’opérer un demi-tour. Deux des quatre camions du GIR effectuent cette manœuvre. Ce sont ceux de La Seyne et Brignoles qui se retrouvent ainsi en position de descente.Barjols s'engage pour exécuter le sien...
Pendant ce temps, le chef de secteur revenant du Plan de Suvière, rencontre le premier groupe, celui de Pierrefeu, abrité en aval du col et ordonne à son responsable de venir se replacer au col, au prétexte qu'il y a une cuve d'eau de 20 000 litres. Lui faisant effectuer avec son groupe, une marche arrière de 200m. Puis, il continue à redescendre et arrive à hauteur des camions du GIR occupés à leur manœuvre. Il ordonne au conducteur du premier camion rencontré de poursuivre sa progression, disant « vous êtes réquisitionnés ». Celui-ci lui demande de prendre contact avec le chef de groupe qui a commandé la manœuvre de demi-tour. Le contact a lieu avec les deux officiers, le chef de secteur ordonne au chef du GIR de reprendre la progression montante, celui-ci obéis. Les deux camions qui étaient en direction de la descente sont tenus d'aller refaire une manœuvre de retournement 150 m plus bas.

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Lucien
Modérateur - SAPEURS POMPIERS

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Date du message : mercredi 18 février 2009 à 13h21


Rappel des faits (suite)
Le chef de secteur remonte vers le col en demandant à l’un des camions de le suivre.
La situation est alors la suivante. En direction de la montée : le groupe de Nans les Pins qui entre-temps a doublé les camions du GIR en train de manœuvrer, le chef de secteur et un camion du GIR (Barjols). Un camion du GIR de Hyères est arrêté au niveau de l'emplacement où a été effectué le demi-tour avec le véhicule tout terrain du chef du GIR. Dans le sens de la descente : les deux camions de La Seyne et de Brignoles se dirigeant vers le lieu où ils doivent effectuer leur demi-tour cent cinquante mètres plus bas.
A ce moment, le camion de Hyères démarre en direction de la montée. Il est suivi au plus près par le véhicule du chef du GIR car celui-ci ne dispose pas d'eau. Durant leur progression, le feu les atteint. Deux équipiers de ce camion descendent. Ils arment le canon à eau et commencent à l’activer pour se frayer un passage dans l’incendie, tout en arrosant pour la protéger la voiture du chef de groupe. Ils réussiront à s’extraire du feu beaucoup plus loin.Le chef de groupe dit avoir pensé dans ce moment : « Mais qu’est ce qu’on fait ici, si nous avions fait demi-tour, nous n’en serions pas là »
Pendant ce temps, les deux camions de La Seyne et de Brignoles parviennent au point de retournement et engagent leur manœuvre pour reprendre le sens de la montée. Brignoles est en tête, La Seyne le suit. Un groupe de Cavalaire arrive à leur contact visuel. Il laisse les deux camions prendre un peu d’avance alors que l'incendie est quelques mètres en contrebas. Le chef du groupe Cavalaire, évalue le danger imminent et ordonne à ses hommes d’entamer immédiatement une marche arrière. C’est alors que le feu violent traverse brusquement la route.
Cette manœuvre oblige les cinq autres groupes engagés derrière le groupe de Cavalaire à reculer. A cet instant, sont engagés au total, neuf groupes composés de 36 camions et 9 véhicules tous terrains. Les groupes de Pierrefeu, Nans Les Pins, le GIR, Cavalaire, Bormes, les marins pompiers, un groupe du Gard, Ginasservis et Six-Fours La Seyne, qui tous disent être impressionés par la couleurs des flammes et la virulence du feu, vers laquel ils se dirigent, (sauf Bormes, le Gard et les Marins-Pompiers, donc l'audition des chefs de groupes ont été négligées par les enquêteurs ).
Vers 21h 21h30, un camion du GIR, celui de Barjols, est arrivé au niveau des deux groupes de Pierrefeu et Nans les Pins. Il reçoit un message radio inquiétant : "La Seyne accidenté, dans les flammes". Ce même appel est reçu par les deux camions citernes positionnés dans la plaine.
Environ 20-30 secondes plus tard sera capté le dernier signe de vie de l’équipage seynois, par les camions citerne, c’est un appel dramatique: "On brûle, on brûle, on brûle" !
Peu après le dernier message du camion de La Seyne, le camion de Brignoles qui précède juste celui de La Seyne de quelques mètres, fait part de sa situation : "Accidenté dans le fossé, moteur calé, plus moyen de démarrer". Suivent alors de sa part une succession de messages explicitant la situation dans la cabine, jusqu'à ce qu’ une vitre arrière explose. Le chef ordonne à son équipage d’évacuer. Les conditions de survie à l’extérieur s’avèrent plus acceptables que dans le véhicule. Cet équipage poursuit sans relâche ses appels radios sur un poste portatif, jusqu'à ce que le chef de secteur vienne le récupérer. ”

Remarques
Les faits précedents, ne sont que des lectures des PV d'auditions effectués par les enquêteurs de la Cellule 83, nommée durant les incendies de 2003, et dont le Ministre de l'Intérieur de l'époque, l'actuel Président, avait dit: "elle ne sera démantelée, que lorsque les incendiaires, auront été démasqué, arrêtés". Ainsi que la lecture du rapport interne de la DDSC, qui révèle après lecture que les inspecteurs qui l'on rédigé, n'étaient pas en possession de tous les éléments.
On peut conclure que si les camions ne font pas le demi tour, ils passent, et que si le chef de secteur, ne leur ordonne pas de remonter, tous redescendent normalement. Les 20 minutes perdues aux manoeuvres, leur ont été fatales
Aujourd'hui, cinq années et cinq mois, après le décès tragique de Michel, Georges et Patrick, le Procureur de la Pépublique, émet une réquisition de non-lieu. Dans une synthèse bourrée d'inexactitude, d'oublis, mais à décharge totale!!
Les familles contestent l'expertise des camions réalisée seulement au printemps 2007. Cette expertise a été faite par un expert non inscrit sur une liste officielle, “ce qui est normal”, a-t-on affirmé, “lorsqu'il n'est pas possible d'en trouver un”…!

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Lucien
Modérateur - SAPEURS POMPIERS

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Date du message : mercredi 18 février 2009 à 13h23


Remarques (suite)
Cet expert nommé s’est contenté, semble-t-il, d’effectuer un “copier-coller” du rapport des deux inspecteurs internes à la Sécurité civile… dont les conclusions émettent l'hypothèse d'un flash thermique, mais en précisant "que rien ne permet d'affirmer péremptoirement qu'il s'agit d'un tel phénomène", mais lui, l' expert en mécanique et electromécanique, est catégoriquement affirmatif sur le fait!
Dans ce dossier, la transparence fait donc cruellement défaut, d’autant que l’expert proposé par les familles - celui qui a travaillé sur l’incendie du tunnel du Mont-Blanc - a été refusé, il avait demandé à se rendre sur les lieux, et la communication de certaines pièces du dossier.
Cette enquête a été marquée également par la disparition des bandes audio de la nuit du drame. Les enregistrements du poste de commandement ont été jetés à la poubelle par l'opérateur radio, sans que quiconque de sa hiérarchie n'en soit avisé, mais retrouvées un an plus tard inexploitables. Comme par hasard… après une plainte des parties civiles pour destruction et dissimulation de preuves. Elles auraient permis de savoir QUI a donné l'ordre à QUI de faire QUOI, les missions exactes de chaque groupe. L’appareil enregistreur a marché le 31 août, les 2,3,4 et 5 septembre, et a une défaillance le jour où il se trouve qu’il serait le plus nécessaire!! Le responsable après une mise en exament, bénéficie d'un non-lieu

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Nicky
webmaster

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Date du message : dimanche 1 mars 2009 à 01h39


Extrait du Vrai Journal : Reportage de l'équipe du Vrai Journal sur l'accident de La Garde-Freinet

...cordialement...Nicky...

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becasse
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Date du message : dimanche 1 mars 2009 à 13h13


Chirac et Sarko sont venus faire les beaux, c'est tout. C'est maintenant qu'il faut qu'ils agissent.

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Lucien
Modérateur - SAPEURS POMPIERS

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Date du message : dimanche 1 mars 2009 à 16h25


Citation :C'est maintenant qu'il faut qu'ils agissent.
Tu as encore toutes tes illusions On s'acharne lamentablement (mais avec le pouvoir hélas) à vouloir nous faire admettre le phénomène thermique qui a embrasé des hectares en quelques secondes et donc la D14, et que les camions pouvaient se rendre au lieu de leur mission, malgré tous les arguments, émanants d'ailleurs de nos adversaires, (réglements, formation). Au lieu de voir que les conduites de quelques officiers, cumulées ,ont fait que l'on est arrivé au résultat que l'on sait. Par exemple dans la vidéo que propose Nicky, il faut savoir qu'un quart d'heure avant l'émission, les pressions étaient telles que Karl Zero se demandait s'il allait passer la séquence
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AIE
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Date du message : dimanche 1 mars 2009 à 22h56


et comme dans toutes les affaires dramatiques il y a que la partie visible de l'iceberg
alors l'intérêt est de cacher , ne pas reconnaître et on étouffe tout ça
mais non il y a pas d'erreur, mais non on a pas subtiliser,
ça s'est perdu
et il faut encaisser toutes ces injustices
dans cette affaire là, c'est l'atrocité de la chose qu'on demande aux familles d'avaler
que j'aime pas ce monde quand il fonctionne ainsi

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AIE
Membre

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Date du message : mardi 3 mars 2009 à 17h47


lucien le problème rencontré par le site ce jour m'a révélé qui tu étais
je suis très émue, car j'appréciais beaucoup michel

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Lucien
Modérateur - SAPEURS POMPIERS

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Date du message : mardi 3 mars 2009 à 18h37


AIE: Merci sincèrement, qui n'appréciait pas Michel et son éternel sourire ? . Il manque, un peu plus chaque jour. Il est des plaies qui ne se referment pas, malgré les apparences.

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Olivier Régis ZACHAYUS
Visiteur


Date du message : vendredi 27 mars 2009 à 02h07


Bonsoir à tous...

Je suis venu prendre des nouvelles, merci pour avoir mis en ligne, l'emission de Karl Zéro.

Pour rappel, ne pas oublier la réforme au surplus, à obtenir dans la procédure en instance, près de la Cour d'Appel devant la Chambre de l'Instruction.

Merci, Nicky pour ton immense fidélité.
Merci, Lucien pour ton courage,

Très cordialement

Fixeur TV - Réalisateur Arts Films
Ecrivain Humanitaire