La résistance ne désarme pas face au projet de Bois Sacré ...
Philippe Raphaël mène la fronde contre le projet immobilier de Bois Sacré, dont les travaux pourraient démarrer début 2016
Dénonçant « l’inaction de la mairie », le CIL de Balaguier - Le Manteau - l’Eguillette entend attaquer en justice le permis de construire des 352 logements prévus sur l’ancienne friche Total
Ne lui dites surtout pas que la lutte est déséquilibrée. Ou que la ville assure ne pouvoir faire marche arrière. Philippe Raphaël, président du Comité d’intérêt local de Balaguier - le Manteau - L’Eguillette (BME), n’en démord pas : « Le projet immobilier de Bois Sacré doit être arrêté avant qu’il ne soit trop tard. Et avec notre association, nous allons donc tout faire pour qu’il en soit ainsi. »
Deux mois pour fourbir leurs armes
Petit rappel : sur la friche de 6 hectares des anciens terrains Total, le long de la corniche Giovannini, le promoteur Constructa entend ériger 7 immeubles et 8 villas. Soit 352 hébergements. La mairie, d’abord peu encline à urbaniser à ce point le quartier, certifie néanmoins avoir été contrainte par les règles en vigueur et le Plan local d’urbanisme d’accorder le permis de construire. Et se targue en outre de l’avoir fait modifier de manière à le rendre enfin « acceptable » (voir par ailleurs).
Du côté des associations, la pilule n’est pas passée, comme le résume Philippe Raphaël : « Nous avons fait des courriers dans le cadre de l’enquête publique. Le collectif des CIL s’est prononcé contre la construction. Le maire lui-même a reconnu que cela va poser des soucis de circulation. Pour autant, quand ils ont modifié le PLU en 2010, ils n’ont pas bougé le petit doigt sur le classement de cette zone. Le permis a été délivré et, nous, on devrait faire comme si de rien n’était? Pas question de céder face à l’inaction. »
Deux points d'intérêt général
Pour le CIL « BME » et sa cohorte de mécontents, deux points « d’intérêt général » font notamment débat. Ou ne devraient pas faire débat, justement : « Bois sacré, ce serait près de 2200 véhicules supplémentaires qui passeraient par le port. Qui peut, sérieusement, envisager cela avec les encombrements routiers actuels? Autre souci majeur : les terrains sont très pollués et, dans leur étude d’impacts, les solutions proposées par Constructa pour “nettoyer” sont très légères… »
C’est sur la base de ces arguments - « nous ne voulons pas encore en dévoiler l’exacte teneur » - que l’association a fait un recours gracieux auprès de la ville dans la foulée du dépôt du permis, pétition à l’appui. Ce, « pour demander au maire de faire marche arrière » mais, surtout, afin d’obtenir un délai supplémentaire pour saisir le tribunal administratif. Ce qui sera acté dans les prochains jours - « avant juillet » - si l’on en croit les résistants des quartiers Est, épaulés par un avocat. Avec quelle probabilité de réussite? « Nous sommes confiants mais on ne sait jamais. D’autant que c’est un peu le pot de terre contre le pot de fer, concède Philippe Raphaël. Une chose est sûre : un permis qui serait annulé au TA, ce ne serait ni le premier ni le dernier… » Nul doute que celui-ci ferait du bruit.
... @ suivre ...