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Catherine Defontaine
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Date du message : jeudi 4 octobre 2012 à 03h09


Nicole Brondy, présidente de l’association Les Enfants d’Atacama ... suite ...

Les Enfants d’Atacama - Agrandir - cliquez ici
CD : Quelles sont vos relations avec les pouvoirs publics argentins ?
NB : Nos relations étaient souvent inexistantes au début, comme avec l’ancienne ministre de l’éducation, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. Nous n’avons pas encore rencontré le nouveau ministre, mais on devrait y arriver.
Avec la création du festival solidaire pour les enfants de la Puna, qui commence à être connu, cela a permis l’année dernière que le gouvernement prenne en charge le transport des enfants pour le festival.

CD : Avez-vous des contacts avec les médias argentins ?
NB : Nous avons un peu « forcé la porte » du ministre de la culture et du tourisme. Ils nous organisent des conférences de presse, comme pour le festival. Et c’est très sérieux. La première fois, je me suis retrouvée devant vingt journalistes avec de grandes caméras et un matériel très sophistiqué. C’était assez impressionnant, surtout que d’habitude, je dois me battre pour n’avoir ne serait-ce qu’un micro !

CD : Combien de membres compte votre association ?
NB : Cela varie suivant les années. Nous avons des adhérents et des membres donateurs. Cela tourne autour de 70 personnes au total, essentiellement de la région, puisque le siège social de l’association est à La Seyne-sur-Mer. Mais pas seulement. Je connais beaucoup de monde sur Paris, qui sont devenus membres de l’association. Également, des personnes de Limoges, du Nord, de Bretagne, de Savoie… Nous avons même eu un Canadien, que j’ai amené sur place, dans les écoles. Notre association est également connue à Cuba, grâce à une amie qui travaille à l’école française.

CD : Quels sont vos projets ?
NB : Bien sûr, il y a le festival solidaire pour les enfants de la Puna, qui aura lieu au mois de novembre et que nous organisons pour la cinquième année consécutive. Nous voulons également faire un deuxième dortoir pour l’école de Huachichocana. Il nous faudra donc des fonds pour financer cette entreprise. Pour le reste, on verra. Je ne sais pas encore quelles vont être les priorités. Nous faisons en fonction des besoins des enfants et des écoles. Nous versons chaque année de l’argent pour améliorer l’alimentation. A San Juan, nous donnons habituellement 1000 euros, mais cette année, nous augmenterons probablement cette somme, à cause de la forte inflation dans le pays. À Puesto Sey, nous donnons 1500 euros, car ils sont plus nombreux. Et nous donnerons un peu d’argent à la petite école de Huachichocana. Cette année, nous aurons six enfants, qui poursuivront leurs études au collège, mais dont les familles n’ont pas les moyens de payer le transport. On leur verse donc 18 à 20 euros par mois.

CD : Que retirez-vous de cette expérience ?
NB : Cela m’a beaucoup apporté. Humainement, c’est une expérience très riche. Tellement riche qu’au début, c’est difficile à supporter. Les émotions vous envahissent et vous dépassent. Cela oblige à beaucoup de modestie et à se remettre en cause en permanence. Notre association met en avant la solidarité et l’échange culturel, toujours dans le respect des peuples.

... cordialement ... Catherine Defontaine ...

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Catherine Defontaine
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Date du message : jeudi 4 octobre 2012 à 03h07


Nicole Brondy, présidente de l’association Les Enfants d’Atacama


Nicole Brondy - Agrandir - cliquez ici
Nicole Brondy, 67 ans, ancienne salariée et militante syndicale à France Télécom, nous parle de son association Les Enfants d’Atacama.

CD : Comment vous est venu l’idée de fonder votre association ?
NB : Alors que je voyageais en touriste avec une amie en Argentine, nous avons rencontré des enfants, qui vendaient des pierres gravées au bord de la route pour pouvoir aller à l’école. De là est venue l’idée de faire quelque chose. Ça me paraissait anormale que des enfants soient obligés de faire ça pour avoir une éducation. Je n’avais pas encore d’idée précise sur ce que je voulais faire. Je pensais plutôt à du parrainage. Puis, j’ai eu la chance de rencontrer l’ami d’un ami (Rafaël Zarate), ministre en Argentine. Celui-ci m’a proposé de me faire rencontrer un aborigène de la communauté de Susques, pour m’aider. Cet homme m’a alors mis en relation avec un anthropologue, Merardo Monne, qui travaille sur les communautés aborigènes. Selon lui, si je voulais aider à la scolarisation des enfants, je ne devais pas passer par les familles mais par les écoles. Au départ, ça m’a fait un peu peur car ça devenait très compliqué. Mais je savais qu’il avait raison. Il m’a parlé de l’école de San Juan, qui était dans une situation assez difficile et dont il connaissait la directrice, ce qui était important pour faciliter notre collaboration.

Pour convaincre les gens de me rejoindre et savoir de quoi je parle, je devais aller sur place. On s’est retrouvé 48h après dans le village. La ministre des droits humains avait mis un véhicule avec chauffeur à notre disposition. Je me suis retrouvée là-haut au milieu du village. Je n’avais encore aucune idée de ce que j’allais faire. C’est en écoutant l’aborigène que j’avais rencontré au début, parlant de cette Française, donc moi, venue de l’autre côté de l’océan et qui voulait collaborer d’égal à égal et travailler avec les enfants de la région, que j’ai pu mettre de l’ordre dans mes idées. Et j’ai su que c’était sur cette relation d’égal à égal que je devais travailler. Cela m’a permis d’éviter de nombreuses erreurs, car nous n’avons pas la même façon de penser. Il s’agit avant tout de ne rien imposer, mais de travailler avec les gens sur place, de savoir ce dont ils ont besoin et ce qui est nécessaire en priorité.

Donc, c’est vraiment un concours de circonstances et beaucoup de chance.

CD : Comment cela se passe sur le terrain ?
NB : Nous facilitons la mise en place d’actions. Par exemple, de jeunes étudiants m’écrivent pour proposer des choses. Nous avons fait un échange avec des écoles d’Avignon et d’Arles sur le thème du jeu des 7 familles, un projet initié par deux étudiantes de la fac d’Avignon. Une jeune femme du nord de la France, qui était venue à l’école de San Juan, a proposé que tous les enfants écrivent des contes de grand-mère, qu’elle pourrait ensuite utiliser dans des centres aérés, et faire la même démarche dans des écoles en France. Tout est une histoire d’échange.

Ensuite, nos réalisations se font en fonction des demandes. Notre premier achat a été une cuisinière à gaz. Trouver du bois était devenu un problème. Les enfants devaient apporter 30kg de bois par mois à l’école pour faire marcher la cuisinière existante et certaines familles, qui avaient parfois 2 à 3 enfants scolarisés, n’arrivaient pas à satisfaire cette demande et ne voulaient plus scolariser leurs enfants. Nous avons également acheté un congélateur à gaz, des instruments de musique. Nous avons renouvelé la serre, pour y faire pousser quelques légumes et améliorer l’apport de vitamines des enfants. Nous avons fait faire un poulailler par deux personnes du village, que nous avons payées, car les problèmes économiques sont importants dans la région. Nous avons acheté des poules et les enfants ont des œufs, qu’ils peuvent manger car ils manquent de protéine ou revendre pour acheter autre chose. Nous avons acheté le fameux 4X4, qui a un double objectif : permettre aux enseignants de ne plus marcher pendant 6h de Susques à San Juan une fois par semaine et servir en cas d’urgence pour emmener un enfant ou quelqu’un du village à l’hôpital. Mais le véhicule n’a pas servi longtemps pour cet objectif. Suite à la nomination d’un ministre de l’éducation, que le syndicat a rencontré pour lui expliquer la situation des écoles de la Puna et insisté sur le fait qu’une association française avait acheté un véhicule, alors que personne ne l’avait fait avant, le véhicule sert désormais à transporter du matériel entre les différentes écoles de la Puna. Pour l'instant, nous n’avons pas encore décidé si nous allions le garder.

... @ suivre ...

... cordialement ... Catherine Defontaine ...

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