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Andree
Membre

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Date du message : jeudi 18 décembre 2014 à 21h00


Suite....
Je regrette comme beaucoup que la mort nous ait séparé nous avions encore beaucoup de choses à nous dire, comme lors de cette soirée avec son ami Jack Ralite au cours de ce délicieux repas concocté par Monique ou nous avions passé 3 heures de grâce absolue.
Que les décideurs locaux, mis à part le service culturel de la Seyne , le président du Crédit mutuel de la Seyne et en son temps le Dr Paecht, n'aient pas compris tout le parti que l'on pouvait tirer de la présence parmi nous d'un homme d'un tel savoir, d'un tel dévouement, reste un grand mystère que j'emporterai vraisemblablement dans le néant de l'au delà. je dis cela sans amertume, Jacques optimiste juvénile n'aurait pas aimé, aussi comme lui je compte bien sur les générations futures pour faire exploser les carcans des hiérarchies gérontocratiques frileuses et conservatrices pour faire de la culture et des pratiques culturelles une priorité de notre société léthargique.
Gérard Estragon

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Andree
Membre

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Date du message : jeudi 18 décembre 2014 à 20h59


Bonsoir,
nous étions vendredi dernier quelques amis réunis pour une soirée en hommage à un cher ami disparu en mai dernier. Un grand Monsieur que j'ai rencontré il y a quelques années, et que je ne suis pas prête d'oublier. Voici l'article de Var Matin, ainsi que le discours de Gérard Estragon prononcé ce soir là.

Biographie de Jacques Vigoureux.

Mais qui était ce Jacques vigoureux, le concepteur de ces Rencontres dans ce lieu de Tamaris dont ce parisien pur souche à l'accent joliment montmartrois était tombé amoureux ?
Un énorme travailleur aux multiples compétences, metteur en scène, dialoguiste, réalisateur, administrateur de la Société des gens de lettres dont il a longtemps été vice -président en charge de l'audio visuel, discret mais toujours présent, attentif aux autres , vigilant. Jacques était un homme de conviction , un homme chaleureux , cultivé et bon vivant.
Homme de théâtre, sa passion, il avait été un des derniers élèves de Charles Dullin et il débuta comme figurant. Comédien , il a joué Molière. Au théâtre Sarah Bernhardt il fut le plus jeune régisseur de France, metteur en scène il obtint le prix de la meilleure mise en scène d'une œuvre française de Labiche. Il côtoie Louis Jouvet, Jean Marais, Georges Auric dont il devint l'ami, Adamov, Armand Salacrou Jacques évoquant les débuts de sa vie bien remplie déclatait " Tous ces illustres personnages m'ont enrichi , ils m'ont apporté ce que j'ignorai, la rareté du vrai talent. et puis concluant son propos" Merci Monsieur Dullin , vous m'avez tout appris"
En compagnie de gens connus et de bien d'autres, Jacques fut très tôt aspiré, formé, construit et définitivement amoureux du théâtre et du spectacle. Il a gravi tous les échelons de cette exigeante école. Il sera scénariste et dialoguiste pour le cinéma, la télévision avec Pierre Braunberger entre autre. Il collabore avec la grande Marianne Oswald pour une émission sur l'écrivain René Crevel.
Mais il travaille également sur la chanson française dont il était un fin connaisseur, pour des émissions de haute tenue culturelle sur France culture .
j'ai dit homme de conviction , son engagement dans la vie sociale fut le fruit de rencontres avec ses profs du Lycée Henri , d'un cousin résistant pendant l'occupation nazie, et puis toujours le maitre Charles Dullin.
Monique , son épouse, fut également un point central dans sa vie plurielle et pour tous ceux qui ont approché Jacques elle demeure indissociable dans leurs souvenirs Appui solide dans les entreprises de Jacques elle sut par son talent de maîtresse de maison créer les conditions idéales pour accueillir les nombreuses personnalités du monde de la culture sollicitées par l'infatigable Jacques.
La liste des figures importantes du monde des arts et de la culture avec lesquelles il a collaboré est impressionnante. Quand on en prend connaissance c'est quasiment 3/4 de siècle de la vie culturelle française qui défile sous vos yeux, que ce soit Axel Kahn, Gilles Carle, Serge Kaufman, Daniel Ivernel, François Billetdoux, Paul Crauchet, Charles Denner, Marcel Marceau, Vadim, Claude Desailly, Marcel Bluwal, Stello lorenzi....
Jacques était un militant dans l'âme, la diffusion populaire de la culture était son obsession et c'est ce point commun qui a fait qu'avec de fidèles amis toulonnais nous avons crée l'association des amis des Rencontres afin d'aider l'initiative de ce parisien de Mar vivo.
Depuis longtemps il s'était engagé aux côtés des auteurs au SNAC dont il était président d'honneur et à la SGDL dont il fut un vice président remarqué. Ancien secrétaire général du syndicat français des réalisateurs de télé: SFRT CGT, opiniâtre défenseur des droits des réalisateurs, créateur de la revue "Transparences" puis "Atelier 89", il n'a pas cessé de dénoncer la standardisation de la pensée et de l'écriture dans l'audio visuel, la lobotomisation des cerveaux et l'avilissement de la pensée collective. L'âge venant, ses forces déclinant il réduisit ses multiples activités mais resta engagé jusqu'à ses derniers jours -je peux en témoigner- Signataire de "Fausse route" lettre de défense de la convention collective du cinéma. Il demeurait le délégué régional SGDL pour PACA et depuis 2006 le directeur artistique des "Rencontres"
Humaniste il avait rejoint de nombreuses années la LDH du 18 e à Paris puis la section de Toulon dans laquelle il militait activement .
Cet écrivain, ce scénariste qui mit dans la bouche de nombreux acteurs, actrices, comédiens, comédiennes des dialogues ciselés avait choisi avec ses camarades de manifester ses désaccords politiques et ses refus des inégalités avec l'or du silence le préférant à l'argent de la parole dont il était un expert . Les cercles du silence de la ldh de Toulon se poursuivent chaque mois , c'est aussi le précieux héritage de Jacques.