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Nicky
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Date du message : mardi 5 janvier 2016 à 13h26


Le CNRS quittera l’institut Pacha pour Brégaillon en 2019


(Photo: Dominique Leriche)
Le CNRS recueille les résultats d’Antares, son observatoire astronomique sous-marin, depuis l’institut Michel-Pacha à Tamaris. Les scientifiques déménageront en 2019

Au premier étage de l’institut Michel-Pacha, sur la corniche de Tamaris, c’est surtout la vue imprenable sur la rade qui attire notre regard. Celui des scientifiques du Centre de physique des particules de Marseille, locataires d’une salle de contrôle très convoitée (1), est rivé sur les écrans. Des ordinateurs où défilent courbes et autres signes cabalistiques. « Ici, nous observons le ciel de l’Australie », sourit Eric Kajfasz. On ne peut pas dire que ça saute aux yeux.

Le directeur du CPPM, unité de recherche qui relève directement du CNRS (2), tente de vulgariser, et ce n’est pas simple : « Nous nous intéressons aux neutrinos cosmiques. Des particules qui viennent d’au-delà de l’atmosphère et qui traversent notre planète de part en part. L’objectif est de les détecter quand elles ressurgissent du fond de la mer. Cette nouvelle manière de faire de l’astronomie, c’est grâce à Antares. »

« Mieux comprendre l’univers »

Antares : un télescope sous-marin unique au monde, mis en service en 2008 au large de Porquerolles, à 40 km de La Seyne. Là, accrochées sur le fond à 2500 m sous la mer, douze lignes verticales équipées de capteurs high-tech repèrent tout ce qui déchire l’obscurité d’un éclair. Des neutrinos cosmiques donc, mais aussi d’autres particules, atmosphériques cette fois, voire quelques organismes vivants bioluminescents.

Les données collectées sont ensuite transmises par fibre optique jusqu’aux Sablettes, puis jusqu’à la corniche Georges-Pompidou, avant d’être envoyées dans un centre de calculs à Lyon. Depuis le Rhône, elles seront accessibles à une large communauté scientifique : entre 100 et 150 spécialistes, pour une trentaine de laboratoires en Europe, sont partie prenante du projet. L’idée est, d’après le physicien Vincent Bertin, de « localiser l’origine des neutrinos, qu’ils proviennent de l’explosion des étoiles ou de la formation des trous noirs. Bref, de mieux comprendre l’univers grâce à ces messagers d’événements cosmiques particulièrement violents. » Tout un programme.

Problème, ces « poussières » extraterrestres ne sont pas faciles à repérer. Ainsi, depuis 2008, le physicien Paschal Coyle estime que seule une dizaine aurait été identifiée. Pas assez pour donner des résultats probants quant à leur provenance. Avec l’installation de KM3NeT, dont les premières lignes pourraient être immergées au printemps prochain, la probabilité d’entrer en contact avec ces mystérieuses particules sera multipliée.

Autre échéance importante pour les hommes du CPPM, même s’ils ne viennent surveiller leur appareillage qu’épisodiquement : le déménagement de leur salle de contrôle à Brégaillon en 2019. Gageons que si les particules ont pu traverser des milliers d’années lumières pour parvenir jusqu’à nous, elles ne rechigneront pas à se faire observer de plus près du côté du port de commerce.

1. Tiraillée entre l’université de Lyon 1 - à qui Michel Pacha avait cédé le bien en 1890 - et les héritiers du bâtisseur de Tamaris-sur-Mer, la bâtisse est toujours au cœur d’un feuilleton judiciaire.
2. Le CPPM est une unité mixte de recherche qui relève de l’IN2P3 (institut regroupant les activités « physique des particules » et « physique nucléaire » au sein du CNRS) et de l’Université d’Aix-Marseille.
source: Ma.D. - var matin