Tournage à La Seyne: Daniel Auteuil en patron à la dérive

Pour incarner un protagoniste parfois antipathique, le réalisateur Jacques Maillot a choisi Daniel Auteuil car « il a ce côté populaire tout en ayant la capacité d’être bouleversant ». photo: Jessica Forde
Le comédien joue un dirigeant d’un chantier naval au bord du gouffre dans le nouveau film de Jacques Maillot, « La Mer à boire », à voir en fin d’année
Après le tournage de La Fille du puisatier (à sortir en avril 2011), Daniel Auteuil retrouve le Var. À La Seyne, le costume à la Pagnol a fait place au costard-cravate du chef d’entreprise. Celui de Georges Pierret. Ce veuf quinquagénaire, qui identifie la survie de son chantier naval comme un fil qui le relie à sa propre vie, est en train de se noyer. Étranglé par sa banque, il doit licencier et faire face à l’occupation de ses ateliers.
On le retrouve au môle d’armement pour une scène charnière. Celle de la présentation d’un yacht à Boris, l’oligarque russe qui lui permettra peut-être de surnager en renflouant ses caisses…
Le vent est glacial mais l’ambiance cordiale. « Vous voyez, je ne vous avais pas menti quand j’avais dit qu’on se reverrait! », lance en souriant l’acteur, croisé fin décembre en famille à Saint-Tropez.
L’ouest Var préféré à Sète et à La Ciotat
Voilà un peu près tout ce que l’on pourra tirer de l’anti-héros de La Mer à boire – l’acteur n’a pas accordé d’interview sur ce tournage. Le réalisateur Jacques Maillot s’acquittera très bien de ce devoir lors de la pause déjeuner… En attendant, les techniciens s’arriment au bastingage pour une scène en mer à bord du 54-pieds. À la Commission du film du Var, on se réjouit d’avoir « récupéré » une telle production. « Le “repéreur” nous avait contactés durant l’été 2010 pour un hangar de chantier naval. J’ai transmis des images de La Seyne, qui a finalement été choisie devant Sète ou La Ciotat », souligne son directeur, Michel Brussol de passage sur le plateau. Vendredi après-midi, place à une séquence de manifestation, tournée avenue Gambetta.
Comme un écho à un douloureux et pas si lointain passé, même si, insiste la production, La Mer à boire n’a aucune résonance avec l’histoire locale. Il est vrai qu’à La Seyne, on ne construisait pas des yachts.
source: Laurent Amalric - var matin